Le « plus jamais ça » se traduira-t-il dimanche dans les urnes ? À quatre
jours du second tour des élections municipales, des rassemblements de la gauche
rouge-rose-verte sont en passe de reconquérir les plus grandes villes de
France. Ce serait un coup d’arrêt cinglant à la toute-puissance macroniste et
son trouble jeu avec l’extrême droite, mais surtout une sacrée bouffée d’espoir
pour la suite. Qui mieux que les villes peut faire la démonstration qu’une
rupture avec les logiques capitalistes est non seulement possible, mais
bougrement efficace pour l’intérêt commun ? Que les alternatives écologiques et
sociales sont là, sous notre nez, et qu’il suffit d’un peu de volonté politique
pour les mettre en place ? Des maisons de santé en passant par la gratuité des
transports, des idées expérimentées au niveau local présentées comme d’absurdes
extravagances gauchistes par la droite finiront par s’imposer à l’échelle
nationale.
Encore sous le choc de la crise sanitaire, trop acclimaté aux défaites
idéologiques et électorales, le camp progressiste aurait tort de sous-estimer
les potentiels du moment. D’autant qu’une chose est certaine : l’élection de
dimanche marquera l’effondrement du parti présidentiel et l’échec cinglant de
ses tentatives d’implantation locale. Certes, une fois le jouet définitivement
cassé, Emmanuel Macron s’en taillera un autre sur mesure pour 2022. Nul doute
non plus que le président aura à cœur de tourner rapidement la page des
municipales pour démarrer une autre « storytelling » du changement, déjà
nourrie de rumeurs de remaniements et autres ravalements de façade.
Mais le sel de la politique n’est pas là.
La pandémie planétaire que nous affrontons n’a malheureusement pas fini de
démontrer les ravages de la mondialisation capitaliste. Et les macronistes, en
dépit de leur communication écœurante, ne tireront aucune leçon de cette
expérience. L’heure est pourtant à replacer nos institutions sous l’impératif
du bien commun. La politique, trop souvent confiée en sous-traitance aux
lobbies et technocrates, est au contraire l’art de concilier le désirable avec
le possible. C’est le moment, dimanche, d’en faire la démonstration.
Par Maud Vergnol
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