Depuis le début de la crise, les égoïsmes nationaux et les arrière-pensées
boursières de la Big Pharma ont pris le pas sur toute autre considération. Or,
en matière épidémique, comme dans bien d’autres domaines, le chacun pour soi
est la pire des stratégies. Le virus ne connaît pas de frontière. Il nous
affecte tous, mais pas de la même manière. Dans les régions, les plus pauvres,
les mesures de prévention sont souvent illusoires et l’impact du Covid-19
potentiellement dévastateur. Il est de la responsabilité internationale – à
commencer par celle de l’OMS – de tout faire pour que ne s’y développent pas de
nouveaux foyers de contamination.
Comment y parvenir ? En garantissant un
accès aux soins universel. Et donc des prix abordables pour le matériel de
santé et les futurs traitements. On en est encore loin. L’hypothétique vaccin
n’est pas encore sorti des labos que les industriels lorgnent déjà les
milliards, que leur vaudra le futur brevet, le tout avec l’assentiment de
certaines grandes puissances. Indécent. L’exemple du sida le montre : seule une
maîtrise du coût des soins permet de lutter efficacement contre une pandémie
planétaire. Pour y parvenir, certaines entreprises ont dû accepter, à l’époque,
de céder leurs licences. Pour le bien commun, contre l’intérêt particulier. Il
n’y a pas d’autres issues pour vaincre le coronavirus.
Par Laurent Mouloud
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