« Inédites », « hors norme »… Les élections municipales de 2020 feront date. Le
28 juin, les cartes peuvent être rebattues, après trois longs mois d’une crise
qui a bouleversé le pays. L’abstention risque d’être vertigineuse, nous dit-on,
alors que plus de 5 000 conseils municipaux doivent encore être élus. Toute la
soif de changement exprimée lors du confinement ne doit pas rester sans voix.
Les citoyens ont en effet
le pouvoir de sanctionner les choix d’une majorité présidentielle méprisante
face aux colères déconfinées, à commencer par celles des personnels
hospitaliers. Les technocrates qui susurrent à l’oreille du président nous
expliquent qu’il s’agit d’un scrutin local, limitant ainsi la portée nationale
du vote des électeurs. Le premier ministre, qui affronte au Havre le communiste
Jean-Paul Lecoq, le répète sur tous les tons. Personne n’est dupe.
La crise
sanitaire a rappelé combien les municipalités sont des maillons essentiels, là
où prévalent des politiques transformatrices, et où le maillage associatif est
un creuset de formidables solidarités. Elles constituent des remparts à la
détresse sociale grandissante. Et pourtant, ces dernières années, les maires se
sont vu déposséder de leurs marges de manœuvre. En supprimant la taxe
d’habitation, entre autres, Emmanuel Macron a privé les communes de leviers
économiques indispensables pour garantir des services publics de proximité
efficaces et promouvoir des projets socio-éducatifs, culturels et
environnementaux innovants.
Le 28
juin, en votant pour les listes de rassemblement de gauche et écologistes, les
électeurs peuvent adresser un carton rouge aux réformes du gouvernement. Ils
pourront dire tout le bien qu’ils pensent de ce pouvoir rompu à l’exercice des
courbettes devant l’ordre capitaliste, et dont la seule boussole est la
présidentielle de 2022. Les possibles victoires de candidats progressistes dans
les plus grandes villes de France redessineraient complètement le paysage
politique. Elles constitueraient un sérieux avertissement à la Macronie. Face
aux calculs politiciens de l’Élysée, que les urnes parlent.
Par
Cathy Dos Santos
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