La porte-parole de l’exécutif, Mme Sibeth Ndiaye, a fait la promotion d’une
initiative gouvernementale qui vise à ajouter au site d’information du
gouvernement des liens entre celui-ci et quelques organes de presse :
l’AFP, Libération, Le Monde, France TV et le journal gratuit 20 Minutes. Pour
justifier cette opération Mme Ndiaye, orfèvre en matière de vérité, a
précisé : « plus que jamais il est nécessaire de se fier à des
sources d’informations sûres et vérifiées ».
Certains
journaux ont-ils été si gênants pour le gouvernement en dénonçant la pénurie de
masques, de médicaments, ou de respirateur, après avoir laissé vendre
puis fermer des sites de production à Lyon, Plaintel ou Gersat, qu’ils
méritent une mise à l’index ? Des journaux comme l’Humanité qui n’ont
cessé de dénoncer avec les salariés et les personnels soignants la maladie
austéritaire qui leur et nous fait si mal aujourd’hui, sont-ils jugés importuns
par le pouvoir ? Et quand l’Humanité a montré il y a quelques jours que les
plans de restructuration envisagés dans la santé publique sont toujours en
cours, relève-t-elle de « l’information non sûre et non
vérifiée » ?
Non content
de contredire ses propres affirmations jour après jour, non content de rejeter
ses fautes sur les scientifiques et bientôt les maires, voici que le pouvoir
s’érige en juge de la qualité des journaux, des journalistes et d’articles au
nom d’une prétendue lutte contre les fausses nouvelles. Quel journal en France
a donné une fausse nouvelle depuis le 15 mars ? Qu’on nous les cite !
Loin de moi
l’idée de contester la qualité des journaux désignés. Mais il serait utile de
savoir s’il y a un accord entre eux et le gouvernement pour cette
opération ? Si oui, sur quelle base réelle ? Quoi qu’il en soit, au
nom de l’égalité, du pluralisme et de l’indépendance de l’information, ils
devraient tous demander à se retirer. La démocratie n’a pas besoin d’un
ministère de la propagande. Nous devons tous le refuser.
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