Ecrivain, journaliste, scénariste,
académicien, l’un des plus grands auteurs de la chanson française vient de
mourir.
Ils n’en finissent pas de mourir, ces artistes qui ont bercé nos rêves de
jeunesse et accompagné tout au long de nos vies. Quelques jours après la
disparition de Michel Piccoli, c’est au tour de Jean-Loup Dabadie de tirer sa
révérence. On appelle ça les choses de la vie...
On doit à Dabadie quelques-unes des plus belles chansons du répertoire
français. “La Chanson d’Hélène”, chantée par Romy Schneider et Michel Piccoli;
“Ma préférence”, par Julien Clerc; “l’Italien” par Serge Reggiani; “Marie
Chenevance” par Barbara; “le Clan des Siciliens” par Dalida”; “ Tous les
bateaux, tous les oiseaux”, “On ira tous au paradis” par Michel Polnareff;
“Chanteur de jazz” par Michel Sardou????”... Il a écrit les plus belles
déclarations d’amour qu’on peut faire à une femme, des refrains délicats et
élégamment troussés, des chansons comme un arrêt sur image sur des histoires de
vies en quelques couplets et un refrain, de celles qui vous trottent dans la
tête et vous accompagne sans jamais vous lâcher. Il avait l’art de l’hémistiche
et de l’ellipse, la maîtrise de la rime, un sens de l’humour délicat…
A vingt ans, il se voyait écrivain, publie coup sur coup deux romans, “les
Yeux secs” et “les Dieux du foyer” et se lance dans le métier de journaliste.
Il croise la route de Pierre Lazareff puis de Philippe Sollers et de Jean-Edern
Hallier, collabore à leurs côtés à la revue “Tel quel”, écrit des critiques de
films pour “Arts”. Tout tourne et le ramène à l’écriture qui ne le lâchera
plus. S’il renonce à publier des romans, c’est pour mieux se rapprocher de la
télévision et du cinéma. Avec Jean-Christophe Averty et Guy Bedos, ils forment
un trio d’exception. “Bonne fête Paulette”, c’est lui. “Le Boxeur”, c’est lui
aussi qui taille sur mesure des sketchs pour Bedos. En parallèle, il amorce une
carrière de scénariste. Il collabore avec Claude Sautet aux scénarios des
“Choses de la vie”, de “César et Rosalie”, et d’“une Histoire simple”; avec
Yves Robert pour “un Éléphant, ça trompe énormément” et “Nous irons tous au
paradis”; avec Claude Pinoteau pour “la Gifle” ou encore François Truffaut pour
“une Belle fille comme moi” avec une Bernadette Lafont resplendissante et
délicieusement menteuse.
Récompensé à maintes
reprises, côté chanson Dabadie reçoit le grand prix Vincent-Scotto en 1972, le
grand prix de la Sacem en 1984 et le Grand prix de la chanson française en
2000. Côté cinéma, deux des films dont il signe le scénario recevront le prix
Louis-Delluc, “la Gifle” et “les Choses de la vie”. En 1989, il échoue à
quelques voix à l’élection de l’Académie française. Il revêtira l’habit vert
d’académicien le 12 mars 2009. Comme le fredonnait Romy Schneider, le soleil
n’entrera plus dans la chambre de Dabadie...
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