Mais la
liste des revendications est longue dans son établissement. D’abord ce sont des
effectifs supplémentaires car il n’est pas possible de faire la toilette d’un
résident confiné au lit en 10 minutes. Et puis, que les résidents qui ne
peuvent se laver seuls n’aient droit qu’à deux douches par mois, cela la
révolte. Il faudrait aussi une infirmière la nuit, car quand un résident val
mal, il faut appeler le SAMU et il est difficile de donner tous les éléments
utiles au médecin régulateur.
Car même
si Espérance a de l’expérience, sa formation médicale est limitée.
Espérance
se bat car elle ne veut pas être oubliée. Le gouvernement a annoncé une
revalorisation des salaires mais surtout pour les infirmières. Oui, mais nous
travaillons ensemble et une infirmière sans une aide-soignante ne peut pas
prendre en charge seule un patient. Nous formons une équipe. Car même si le
travail est dur, l’équipe c’est important. Et puis, on parle beaucoup des
hôpitaux mais les EHPAD, ce sont 800 000 résidents souvent très dépendants dont
il faut s’occuper tous les jours. Et pour pouvoir bien travailler, nous
réclamons depuis plus de deux ans des embauches pour atteindre le ratio d’un
personnel soignant par résident, c’est-à-dire ce qui existe dans plusieurs
autres pays européens.
Alors
oui, Espérance est pleine d’espoir, c’est pour cela qu’elle lutte avec le
syndicat, car elle aime son métier et ne veut pas l’abandonner comme un certain
nombre de ses collègues qu’elle a vu partir ses dernières années, lassées par
la dureté des conditions de travail et la faiblesse des salaires.
Dr
Christophe Prudhomme
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