« On vit plus longtemps, il est normal de travailler
plus longtemps. » C’est l’argument massue utilisé par les promoteurs des différentes réformes des retraites. Mais pourquoi serait-ce « normal » ? Dans cette
logique, les retraités supposés non productifs ne seraient qu’un coût à
réduire.
Donc, on repousse l’âge légal de départ, ou bien on
allonge la durée de cotisation pour avoir droit à un taux de remplacement
correct, ou bien encore on diminue le taux de remplacement à coups de décote… À
l’arrivée, pour des millions de personnes, c’est l’impossibilité de vivre sa
retraite. Au point qu’a même été inventé le « cumul emploi-retraite ». La contradiction dans les termes fait éclater au grand jour qu’un tel système n’est bon ni pour les retraités ni pour les salariés. Si la réforme Macron-Borne
passe, cela s’aggravera encore. Tous les salariés seront perdants. Pour
l’immense majorité que sont les catégories les plus populaires, cela équivaudra
même à une condamnation à travailler jusqu’à la mort ou à vivoter
après avoir été surexploité.
La retraite comme « une nouvelle étape de la vie », assurait Ambroise Croizat, le ministre
communiste père de la Sécurité sociale. C’est de là qu’il faudrait partir.
S’inscrire dans une ambition de civilisation qui pose la retraite comme un
temps de la vie libéré des contingences de l’emploi, délesté des cadences, du
rendement, du résultat. « Mais l’argent ? » nous assène- t-on. Si, collectivement, la
société décide que maintenir ou ramener l’âge de la retraite à 60 ans est un
enjeu de justice et de civilisation, alors oui, il faudra dégager de nouveaux
moyens de financement. Accroître le taux et la masse des cotisations sociales
patronales plutôt que de les baisser, augmenter les salaires pour augmenter la
part cotisée, faire contribuer les revenus financiers du capital. Certes, de
telles mesures ne plairont pas aux actionnaires, aux patrons et aux libéraux, mais il faut choisir entre la protection du
capital et la protection du travail, choisir entre le passé et l’avenir.
Lutter contre la réforme Macron des retraites, c’est choisir l’avenir.
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