Les années passent et notre système de santé continue
de s’effondrer. Alors que nous traversons une triple menace, celles d’une
diffusion à haut niveau du coronavirus, d’une épidémie de bronchiolite aiguë
et de grippe, plusieurs collectifs appellent donc à la grève les médecins
libéraux jusqu’au 2 janvier, dans le but, notamment, d’obtenir une
revalorisation des tarifs de leurs consultations de 25 à 50 euros. On
pensera ce qu’on voudra de ces motivations, mais ces fermetures de cabinets, en
pleines fêtes, augmentent évidemment la pression sur les centres hospitaliers,
déjà exsangues, et aggravent une situation proche de l’apoplexie. D’ores et
déjà, les passages aux urgences sont en forte hausse, de 20 à 30 % par
rapport à la normale.
Tel un cruel révélateur, l’inquiétude des autorités
face à cette nouvelle épreuve sanitaire en dit long sur l’ampleur du moment.
Tandis que le ministre de la Santé, François Braun, parle d’ « un cap difficile à passer », l’urgentiste
Patrick Pelloux évoque pour sa part une situation « jamais vue », même
au plus fort de la crise du Covid. Et il avertit : « Nous ne sommes pas au bord de la saturation, nous
sommes totalement saturés. » En vérité, partout sur le territoire, les conditions
d’accès aux soins ne sont plus tenables et deviennent dangereuses pour les
patients, plus ou moins mis en danger selon les circonstances.
On ne dira jamais assez la responsabilité des
gouvernements successifs et le manque d’anticipation de l’actuel exécutif.
Depuis mars 2020, date du premier confinement, non seulement rien n’a changé,
mais tout paraît plus encore sombre et en voie de démembrement accéléré. Une
affligeante constatation s’impose : pour les soignants, le « nouveau monde » ressemble
furieusement à celui d’avant… en pire ! Soyons sérieux. Le problème vient-il de l’afflux de patients dans les services, ou
du manque de places dans les hôpitaux ? N’oublions pas
que 100 000 lits ont été supprimés en vingt-cinq ans et que, aujourd’hui en Île-de-France, environ 30 % des lits restent désespérément fermés
par manque de personnel. L’idée d’un pays « déclassé » ne vient
pas de nulle part, quand bien même la
protection de la santé figure dans
notre Constitution. En sommes-nous toujours dignes ?
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