Thierry, pompier, Emma, infirmière, Mickaël, éboueur,
Nadia, conductrice de bus, Christine, aide à domicile, Serge, aide-soignant en
Ehpad. Autant de visages de ces travailleurs et travailleuses essentiels, qui
ne connaissent ni les jours fériés, ni le télétravail, et poursuivent leurs
activités « quoi qu’il en coûte », en assurant les fonctions vitales du pays. Applaudis
pendant la pandémie, vite abandonnés quand il s’est agi de se mobiliser pour
leurs salaires, pour qu’ils soient considérés à leur juste valeur.
Loin des grands discours du président de la République
et des primes exceptionnelles saupoudrées ici et là, la réalité est toujours
aussi révoltante : ces travailleurs dits « essentiels », clé de voûte invisible de notre société, sont aussi
les plus maltraités. Selon la Dares, ils sont deux fois plus souvent en
contrats courts que l’ensemble des salariés du privé, perçoivent des salaires
inférieurs de 30 %. Ils sont également plus exposés aux risques
professionnels, aux accidents du travail mais aussi au chômage. Le pouvoir
macroniste les porte aux nues dans ses discours. Dans les actes, il les accule
toujours plus.
Car ce sont bien les « premiers de corvée » qui seront
les premières victimes tant du durcissement des règles de l’assurance-chômage
que de l’imminente destruction des retraites. Les économies que compte réaliser
le gouvernement se feront sur le dos de ceux qui ont commencé à travailler tôt,
occupé les postes les moins bien payés et les plus pénibles. Quant aux femmes,
infirmières, aides-soignantes, aides à domicile, caissières, pour elles, ce
sera la triple peine : bas salaires, mauvaises conditions de travail,
moindres pensions. Voilà comment le
pouvoir traite les travailleurs qui sont restés fidèles au poste pendant la
pandémie, exerçant leurs métiers au service du plus grand nombre. Cette absence
de corrélation entre l’utilité sociale et la reconnaissance salariale n’est
plus tenable.
Comment accepter que des actionnaires engrangent des
millions sans bouger le petit doigt quand des salariés essentiels touchent à
peine le Smic ? « Je crois à la France du travail et du mérite », a pourtant osé dernièrement Emmanuel Macron. Chiche…
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