L’ancienne préfète d’Indre-et-Loire,
relevée de ses fonctions sans ménagement le 7 décembre, a reçu lundi le
soutien d’une cinquantaine d’élus, fonctionnaires et acteurs locaux à
l’occasion d’une tribune parue dans le Monde. Mi-décembre, un
article du Canard enchaîné avait révélé les dessous de ce
limogeage par le ministère de l’Intérieur : la haute fonctionnaire s’était en effet attiré les foudres de
plusieurs élus locaux en s’opposant à la construction d’un incubateur de
start-up dans une zone boisée jouxtant un château du XVIe siècle, par
conséquent non constructible. Furieux face à la rigueur de la préfète à faire
respecter la loi climat et résilience de 2021, les élus auraient alors
sollicité le ministre Gérald Darmanin pour obtenir la mutation de Marie Lajus,
accusée par ailleurs de faire preuve de laxisme par rapport aux gens du voyage
et de pousser trop fortement des projets d’implantation d’éoliennes sur le
territoire. « Le mécontentement d’élus prêts à passer outre le respect de la loi aurait
donc conduit, par des voies qui nous échappent, au débarquement sans préavis ni nouvelle affectation de la préfète Marie Lajus », s’indignent les signataires de la
tribune publiée dans le Monde.
La sénatrice socialiste de Charente Nicole
Bonnefoy avait déjà interpellé Gérald Darmanin par courrier mi-décembre
pour « désavouer ce choix ». « Par cette décision, vous démontrez la faiblesse de l’État quant à la
protection de l’environnement. Vous démontrez que l’ardeur d’élus en faveur
d’un projet de territoire, pourtant contraire à nos normes environnementales,
peut faire vaciller la carrière d’un préfet de département intègre », s’offusquait la parlementaire. Une
pétition de soutien a été lancée sur petitionenligne.fr
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