Les adhérents du parti « Les Républicains » ont fait un
choix clair, ce dimanche. Ciottailleau-Retaillotti, le match pour le poste de
chef de parti était serré, et l’alternative très nette. Rejetant le représentant de
la droite extrême, ils ont opté pour celui de la droite extrême. On aurait voulu croire pour les militants
– et pour la vitalité du débat démocratique, quels que soient les désaccords
avec ce parti – que le changement à la tête de LR serait le signal d’un nouveau
départ pour la droite dite républicaine, cette grande famille politique
qu’avait su unir le général de Gaulle. Las, on est navré de constater que ce
parti, poussé en peu de temps dans les abysses électoraux, poursuit sa
décomposition idéologique.
En réalité, bien avant ce duel aux airs de « blanc bonnet
et bonnet blanc », selon la formule fameuse de Jacques Duclos en 1969,
la messe était dite dès le premier tour, avec près de 80 % des voix
se portant sur l’un ou l’autre des candidats incarnant la radicalisation de la
droite sur des positions toujours plus conservatrices. Un tournant perceptible
depuis la campagne perdante de Nicolas Sarkozy en 2012, et qui s’est soldé,
depuis, par des défaites en série et la perte de l’hégémonie à droite.
Pris en étau entre, d’un côté, le duo-duel Zemmour-Le
Pen et, de l’autre, le pôle d’attraction qu’incarne le macronisme pour une
large part de l’électorat de droite, « Les Républicains » estiment
que leur planche de salut réside dans l’affirmation d’une singularité toujours
plus droitière. Au risque pour eux d’abandonner tout espoir de
renouer avec les rassemblements victorieux d’antan. Le nouveau chef de LR, Éric
Ciotti, est d’ailleurs assez tacticien pour savoir qu’il devra continuer de
composer avec les réformes d’Emmanuel Macron pour ne pas s’aliéner
définitivement l’électorat de centre droit. Un double jeu dangereux, car les
électeurs LR pourraient bien, à projet identique sur la sécurité et
l’immigration, préférer en 2027 la candidate du RN, perçue comme plus « anti-Macron ». Laquelle
est aussi, pour l’heure, la mieux placée pour l’emporter.

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