LA FIFA ET LES ARGENTIERS ONT DÉJÀ VOLÉ LE FOOTBALL. ILS VONT FINIR PAR LE TUER.
Ils ont déjà volé le football. Ils vont finir par le tuer. Ces gens sont dangereux. La conférence de presse qu’a tenue samedi Gianni Infantino ne peut que nous amener à cette conclusion. Le président de l’instance ayant en charge l’une des pratiques sociales les plus répandues au monde s’est fait le VRP zélé d’un État aussi richissime qu’ultra-inégalitaire, autocratique et irrespectueux des droits humains.
Le président de la Fifa, supposé défendre l’intérêt du football – rappel utile –, n’est plus que l’avocat de sa marchandisation à outrance. Les arguments les plus contradictoires sont mobilisés pour vendre des décisions relevant d’une fuite en avant dont on se dit qu’elle est de moins en moins maîtrisée. Le Mondial au Qatar constituera une expérience unique car tous les stades se trouvent dans une même ville. L’édition suivante, organisée conjointement par les États-Unis, le Mexique et le Canada, relèvera également de l’expérience unique puisque les fans découvriront simultanément trois cultures, accessoirement à coups d’heures de vols et d’un bilan carbone désastreux. Leur rapport névrotique à l’argent et au pouvoir pour lui-même (il faut entendre le même Gianni Infantino s’arroger le mérite des quelques réformes concédées par le pouvoir qatari alors qu’elles doivent tout aux enquêtes journalistiques et à l’action des ONG et des fédérations syndicales internationales) vire à la « psychose ». Ce n’est pas seulement la poule aux œufs d’or qu’ils vont trucider mais toute la basse-cour.
Ce Mondial 2022 est factice, uniquement modelé par la toute-puissance de l’argent. Contrairement aux autres Mondiaux, y compris en Russie, il ne repose sur aucune passion populaire. Cette ineptie de l’histoire conduit de nombreux fans à se détourner de l’objet qui les transportait pourtant tous les quatre ans. Selon un sondage publié par le Parisien, 54 % des Français ne regarderont pas le Mondial, et 22 % verront seulement les matchs des Bleus. Et si la télécommande – sa grève en l’occurrence – constituait paradoxalement l’instrument d’un début de réappropriation de ce bien commun ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire