Patronne d’Île-de-France Mobilités, Valérie Pécresse a
pour ambition de privatiser le réseau de transports franciliens. Afin de mener
à bien ses objectifs, la présidente de la région souhaite peser de tout son
poids pour « accélérer la mise en concurrence ». À commencer par celle des
bus de la RATP d’ici le 1er janvier 2025. Et, comme elle a de la suite
dans les idées, elle souhaite poursuivre avec les premières lignes des
Transilien, puis des métros et RER. Objectif final : « L’ouverture de tout le réseau à la concurrence à l’horizon 2030. »
Cela fait des années que la situation dans les
transports en Île-de-France se détériore, pour les 9,5 millions d’usagers,
comme pour les salariés. La puissance publique a laissé se dégrader le réseau,
les infrastructures, les voies, le matériel roulant, sans rien faire. Des RER
surchargés qui roulent au pas pour éviter des accidents ; des métros archibondés ; des
passagers éreintés, trimballés comme du bétail… Longtemps, on a fait porter le chapeau aux syndicats,
mais cette rengaine est désormais épuisée. Puis, on a accusé la pandémie. Or,
le projet de privatisation du réseau public de transports franciliens est dans
les tuyaux depuis belle lurette. C’est bien connu, quand on veut tuer son
chien, on l’accuse de la rage.
Valérie Pécresse, qui a été biberonnée dès son plus
jeune âge à l’idéologie libérale et devait avoir au-dessus de son lit
d’étudiante à HEC un poster de Margaret Thatcher, voit le service public comme
un monopole qui empêcherait sa bonne marche. Seule solution : vendre le
réseau à la découpe au plus offrant. Même les propos de Catherine Guillouard, l’ancienne directrice de la RATP, qui estime que l’ouverture à la concurrence des bus va provoquer le transfert de 18 000 salariés vers des filiales ou des concurrents, ne semble pas
refréner ses envies de démantèlement. En son temps, la Dame de fer avait
privatisé les transports ferroviaires britanniques à la hussarde. L’addition
s’est avérée salée, très salée pour les Britanniques. Nous faire croire que la
privatisation serait la solution ? De qui se moque-t-on ?
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