L’agent secret Lemmy Caution, qui se fait passer pour
un journaliste du quotidien Figaro-Pravda, arrive à Alphaville
après une traversée intersidérale. « Votre voyage s’est bien passé ? » s’enquiert une hôtesse d’accueil. « Oh, dit-il, le
silence de ces espaces infinis m’a un peu effrayé. » Tout est dans le « un peu » qui, sous l’apparence d’une cocasse banalité,
restitue le vertige de la célèbre citation de Pascal « le silence de ces espaces infinis m’effraie ». Alphaville est un faux film de
science-fiction, réalisé en 1965 (ours d’or à la Berlinale). Godard y reprend
le personnage de détective créé par Peter Cheyney, joué par Eddie Constantine,
multipliant les clins d’œil et les citations en contrebande, renvoyant à
Borges, Bergson, Orwell… La ville, entièrement régie par un superordinateur
conçu par Leonard von Braun, ne fait aucune place aux sentiments. Mais Lemmy
Caution lit à la fille de von Braun, Natasha (Anna Karina), des poèmes de Capitale
de la douleur, d’Éluard. La pensée, la culture, la poésie et l’amour, qui
déroute l’ordinateur, triomphent du monde totalitaire. Ainsi soit-il.
mardi 13 septembre 2022
« Un peu… », le billet de Maurice Ulrich.
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