« Amarcord », le billet de Maurice Ulrich

Amarcord est une comédie de Federico Fellini à la fois drôle et sarcastique. Le réalisateur y évoque à sa manière son enfance dans une petite ville de la côte adriatique, dans les premières années du fascisme. Un adolescent imagine son union avec la jeune fille qui le dédaigne bénie par le Duce. Suspecté de défiance à l’égard du régime, l’artisan figurant le père du réalisateur est contraint de boire de l’huile de ricin aux conséquences intestinales désastreuses. La population embarque un soir sur des dizaines de petites barcasses. La jolie femme de la ville, la Gradisca, parle d’amour en pensant à Gary Cooper, alors que tout le monde s’endort. Une puissante sirène les réveille. Un immense paquebot illuminé d’où vient de la musique passe comme un rêve éphémère, ne laissant que des vagues. « Le Rex, dit le maire, la plus belle réalisation du régime. » Le film se termine sur le mariage de la Gradisca avec un militaire. On comprend que son amour va finir à la cuisine. Amarcord signifie « je me souviens ».