Ils sont de plus en plus nombreux à choisir de passer
des vacances autrement. Refuser de prendre l’avion pour réduire son empreinte
carbone, préférer le train à sa voiture, se balader à pied, à vélo en étant
respectueux de l’environnement… Les bonnes raisons pour changer sa conception
des congés ne manquent pas. Mais, pour une famille, qui fait ce choix de
manière volontaire, combien sont contraintes de modifier leurs projets faute de
moyens ? Et combien
ne se posent même pas la question car, pour elles, partir est un luxe
inatteignable ?
Dans son édition du 15 août, le 20 heures de
France 2 proposait un reportage sur une famille normande « qui s’est offert ses congés d’été grâce à la débrouille et aux coupons de réduction ». Pour cette maman et son fils, le choix du lieu et
des activités de cette petite semaine ailleurs a été conditionné à la traque
des rabais en tout genre. Pour d’autres, ce sera par l’existence ou non de
structures et dispositifs sociaux ou solidaires. Débrouille ou solidarité ne
peuvent plus rester des synonymes de vacances pour de trop nombreuses familles.
Le respect ou non du droit aux vacances révèlent le sens que prend une société.
Le Front populaire en inventant les congés payés avait, dans la foulée, créé le
« billet
populaire de congés annuels » qui permettait de prendre le train pour pas cher. L’objectif était de « recréer le sens de la joie et celui de la dignité », expliquait Léo Lagrange. En proposant des journées à la mer, le PCF ou le
Secours populaire français continuent de faire vivre cet objectif.
Mais repenser la massification et la démocratisation
des vacances comme un véritable droit qui articule les problématiques
environnementales, sociales, économiques, culturelles et sanitaires ne peut
être renvoyé à la seule responsabilité individuelle. Les légitimes et justes
soucis écologiques ou de préservation du patrimoine peuvent se traduire par le
choix de vacances « propres et pour tous ». Ils ne doivent pas être instrumentalisés pour réguler par l’argent et donc justifier de réserver l’accès au « beau », au « rare » aux classes
les plus aisées.
COMBIEN SONT CONTRAINTS DE MODIFIER LEURS PROJETS FAUTE DE MOYENS ?
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