Emmanuel Macron n’a pas dit son dernier mot. En
posture délicate à l’issue des législatives, le président a voulu frapper un
grand coup et montrer qui est le chef. Qu’importe la forme. L’abondance,
celle « des liquidités sans coût » (sic), c’est fini, a-t-il prévenu en Conseil des
ministres. Les 10 millions de démunis, le cortège sans fin de travailleurs
appauvris par des salaires misérables et l’inflation explosive apprécieront ces
propos pétris de morgue et de suffisance. Sa déclaration de rentrée, qui ne
visait aucunement les dirigeants du CAC 40 et leurs superprofits, donne la
mesure de la dangerosité des projets macronistes.
Le locataire de l’Élysée s’est chargé en personne de
préparer le terrain, avant la reprise de la session parlementaire. Il promet
des lendemains qui pleurent. La réforme de l’assurance-chômage contient tous
les ferments de la stigmatisation des sans-emploi qui se verront encore amputer
de droits. On le sait, la réforme des retraites prévoit le rallongement de la
durée de travail. Quant au budget 2023, que personne ne s’y trompe. Les effets
d’annonces de cet été concernant quelques ministères n’avaient pour but que
d’enrober la cure d’austérité en vue de repasser sous la barre des 3 % de
déficit en 2027. Emmanuel Macron s’est bien gardé d’en prononcer le mot, c’est
pourtant sa ligne maîtresse.
La guerre sociale est déclarée. Et la bataille a déjà
commencé. Les différentes composantes de la Nupes, qui tiennent leur université
ce week-end, sont face à une immense responsabilité. Alors que la Macronie
affûte ses couteaux pour faire passer ses projets à l’Assemblée, grâce à
l’appui de la droite et de l’extrême droite, elles ont la responsabilité de
s’imposer comme la seule opposition crédible. Pour cela, elles devront
convaincre de nouvelles consciences, celles-là mêmes qui ont fait défaut en
juin pour renverser la table. C’est un devoir, à l’heure où la cherté de la vie
plombe le quotidien d’une majorité de Français. Première étape de ce chantier titanesque : la Fête de l’Humanité où, pour la
première fois, l’ensemble des forces de gauche seront présentes. C’est déjà là
un signe salutaire.
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