Un épisode de canicule se termine. On attend le
suivant. Le feuilleton de l’été, le feuilleton de l’année, le feuilleton de
l’époque. Records de chaleur (42,6 °C à Biscarrosse, 42 à Nantes, 41,4 à
La Roche-sur-Yon !), phénomènes violents, pluie de grêle, incendies d’une intensité et d’une ampleur jusqu’ici inconnues : cette
saison si particulière des congés payés se déroule au rythme de ce qui ressemble de plus en plus
aux sept plaies du changement climatique. Marqué au fer rouge par les conséquences de
ce dernier, l’été 2022
constituera peut-être, allez savoir, un point de bascule dans la prise de
conscience collective du phénomène.
Mais, attention ! Il y a finalement deux façons d’être « don’t look up ». La première, aisément décelable, réside dans la négation de la réalité du changement climatique. Elle n’est plus franchement
de saison. La seconde, forcément plus insidieuse et finalement plus
pernicieuse, consiste à en reconnaître la réalité sans agir en conséquence.
C’est tout le piège du mot « sobriété » tant utilisé par le président de la République, dont on ne savait pas qu’il en était un
adepte, mais peu importe. Le gouvernement prépare même pour la rentrée un grand
plan. Éteindre les enseignes lumineuses des magasins la nuit ? Chauffer à la bonne température ? Il le faut, certes. Mais ne sommes-nous pas dans une version à peine plus
élaborée du « faites pipi sous la douche pour sauver la planète » ? La
transition énergétique
est-elle question d’attitudes
plus ou moins saines et régulées, ou de modèle économique ? Question toute théorique puisque la réponse est
connue. Lutte contre les inégalités et l’ultraconcentration des richesses et
transition écologique ne font qu’un. À titre d’exemple pour le moins frappant : Martin
Bouygues, Bernard Arnault et François-Henri Pinault ont à eux trois émis, ces dernières semaines,
l’équivalent de quarante-trois années d’empreinte carbone d’un Français moyen…
rien qu’avec leur jet privé. On sait ne pas pouvoir compter sur Emmanuel Macron
pour les appeler à la « sobriété », voire les
y contraindre. Là est l’un des problèmes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire