mercredi 27 juillet 2022

« Colère », le billet de Maurice Ulrich.



C’est sans doute une prétention à la désinvolture, une affectation de dandysme littéraire jouant du paradoxe. Patrick Besson, dans sa chronique hebdo­madaire du Point, traite d’un livre ­d’Anne Akrich – le Sexe des femmes (Gallimard) –, où il est question du viol de sa petite sœur. «Lesprit de révolte est grand chez cette haute Tunisio-Tahitienne. Sa beauté modère sa colère, à moins quelle ne laugmente.» Ah oui, la colère des femmes. C’est bien connu. J’aime quand tu te mets en colère, tu es plus belle encore. On voit ça dans des James Bond. On sait la plupart du temps comment ça se ­termine. Dans les Trois Mousquetaires, Milady de Winter devient une véritable tigresse quand d’Artagnan se fait ­passer pour un autre afin d’abuser d’elle dans la confusion. C’était au XIXe siècle. Mais donc, colère il y a et c’est même ce que nous dit Patrick Besson dès sa première phrase: «Il ne faut pas violer les filles. Après, elles sont en colère.» Ce n’est pas désinvolte. C’est abject, ça met en colère.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire