Figure incontournable du cinéma et du théâtre
français, Jean-Louis Trintignant est décédé vendredi à 91 ans, a annoncé à
l'AFP son épouse Mariane Hoepfner Trintignant dans un communiqué. Dans un
documentaire, Lucie Cariès et Yves Jeuland retracaient en 2021 soixante-dix
années de carrière d’un comédien qui a travaillé avec les plus grands metteurs
en scène. Nous republions cet article.
De sa voix posée, toujours un brin chantante, Jean-Louis Trintignant tente de définir ses débuts dans ce documentaire que signent Lucie Cariès et Yves Jeuland. « Je serais plutôt un acteur type chat ; ils ne sont pas spontanés, vous savez… Pendant des années, je passais toutes mes scènes la tête baissée, avec mon accent méridional, un ton monocorde… Des professeurs me disaient, tu n’es pas bien, mais continue, un jour tu seras bon », se souvient-il avec humour.
Plus tard, Trintignant, né voilà quatre-vingt-dix ans
à Piolenc, village du Vaucluse, a fait partie du trio d’acteurs français qui
fut, avec Delon et Belmondo, le plus sollicité par les metteurs en scène
français et italiens.
Personnage aux facettes nombreuses
Il a joué au cinéma dès 1956, dans Et Dieu
créa la femme, réalisé par Roger Vadim, avec Brigitte
Bardot. Second acte au théâtre, après de longs mois d’armée. « On nous disait (en 1957) qu’on allait pacifier l’Algérie, cela me révoltait », se souvient-il. À son retour, Maurice Jacquemont lui fait répéter pendant un
an le rôle de Hamlet, avant de présenter la pièce au Théâtre des Champs-Élysées
en 1960. Personnage aux facettes nombreuses, l’acteur s’est pris de passion
pour les courses automobiles alors qu’il avait 40 ans. Pendant une période, il
tourne beaucoup avec des réalisateurs transalpins « parce qu’on ne (lui) proposait rien de très intéressant en France. (Il) tournai(t) trois films italiens commerciaux pour
deux films français ambitieux ». Comme Ma
nuit chez Maud, d’Éric Rohmer, en 1969.
Un homme et une femme, de Claude Lelouch, en 1966, est aussi à ranger dans
cette catégorie. Résultat, une palme d’or à Cannes. Signalons encore un ours
d’argent à la Berlinale de 1968 pour L’homme qui ment, d’Alain
Robbe-Grillet ; un prix d’interprétation à Cannes en 1969 avec Z, de Costa Gravas,
le césar du meilleur acteur en 2012 avec Amour, de Michael
Haneke. Le documentaire propose aussi quelques belles touches intimes.
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