L’événement du premier tour des élections législatives est sans conteste le score des candidats de la coalition des gauches et des écologistes. Ces résultats mettent en évidence le lourd échec du président de la République et le rejet profond de sa politique. Personne n’aurait parié sur un tel scénario il y a moins de huit mois.
Voilà qui redonne espoir dans les quartiers populaires
comme dans les entreprises.
Celles et ceux qui, dimanche dernier, ont choisi le
bulletin de vote d’une candidate ou un candidat soutenu par nouvelle union
populaire écologique et sociale (Nupes), tout comme celles et ceux qui ont voté
pour l’un des candidats de gauche à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle,
ont toutes les raisons de participer à ce vaste mouvement et de l’amplifier par
leur vote dimanche prochain.
C’est se donner le moyen d’empêcher le recul de l’âge
de la retraite à 65 ans ou la privatisation rampante de l’école. C’est la
possibilité d’obtenir des mesures de justice avec l’augmentation du salaire
minimum à 1 500 €. C’est rendre
possible la réunion d’urgence d’une conférence sociale qui vise à la fois la
hausse de l’ensemble des salaires et de contenir les prix à la consommation.
C’est le seul moyen de lancer un processus durable
pour une garantie de l’emploi, pour chacune et chacun, en lien avec le grand
chantier de la planification écologique, la ré-industrialisation et la défense
d’une agriculture paysanne.
Celles et ceux qui dimanche dernier ont choisi de
faire résonner le silence des urnes parce que le pouvoir avait expliqué que le
vote ne servait à rien, présentant l’Assemblée nationale comme une vulgaire
succursale du président de la République, doivent se saisir de l’occasion pour
peser en faveur de leurs intérêts.
En réduisant l’élection des députés à une simple
formalité administrative, le pouvoir a refusé toute confrontation des idées et
des projets, encourageant ainsi une progression régulière et sans répit de
l’abstention. Avec un nouveau record, celle-ci est une nouvelle fois, un signal
fort de la nécessité de régénérer le débat et l’action politique, les forces
politiques et la démocratie elle-même. L’élection à un système proportionnel et
la revalorisation du Parlement en sont des moyens. Cela demande aussi de
réfléchir à la nécessité de présenter des candidates et des candidats plus
représentatifs de la société. On le voit, le nombre d’ouvriers ou d’employés
reste très minoritaire parmi les députés.
Ce ne serait toutefois pas suffisant. Nos
concitoyennes et concitoyens veulent pouvoir être maîtres de leur destin, être
respectés, écoutés et participer à la construction d’un monde commun. Ils ne
veulent plus de cette élaboration des lois sans eux et contre eux.
Le vote de dimanche prochain vise donc à ouvrir le
processus d’un nouveau projet démocratique, social et écologique. L’élection
d’une majorité de députés de la coalition des gauches et des écologistes qui
feront des lois en associant les travailleurs, les jeunes comme les retraités
permettrait ainsi d’ouvrir le chemin de nouveaux progrès humains.
Dimanche, Il s’agit donc d’utiliser le bulletin de
vote pour améliorer sa vie personnelle, celle de sa famille et agir pour que
les générations futures vivent dans un monde débarrassé des guerres, des
menaces sur le climat et la biodiversité.
C’est un enjeu décisif pour construire une société
harmonieuse, valorisant les biens communs avec notamment des services publics
démocratisés pour l’hôpital et l’école, l’accès à l’énergie, à l’eau et à une
alimentation de qualité pour toutes et tous. Tout ce qui fait société commune.
La République au sens des révolutionnaires de 1789.
Il est intolérable d’entendre la Première ministre et
la plupart de ses ministres placer le second tour de l’élection des députés
sous le sceau du sauvetage de la République amalgamant la coalition des gauches
et des écologistes avec l’extrême droite. Quelle abjection !
C’est d’autant plus insupportable qu’il y a un mois,
entre les deux tours de l’élection présidentielle, les mêmes appelaient, au nom
de la République, l’électorat de gauche à barrer la route à l’extrême droite au
nom de « nos valeurs
communes ».
Comme à chaque fois en pareille circonstance, la
gauche et les écologistes ont répondu largement présent. M. Macron n’est
donc là que parce que la gauche a permis son élection. Et, elle serait devenue
aujourd’hui antirépublicaine ? Allons donc !
Faut-il que la majorité présidentielle se sente à ce
point en difficulté pour qu’elle éprouve le besoin de salir les grandes
conquêtes obtenues par la gauche et les mouvements populaires ? Celles-là, même que les
pouvoirs successifs depuis des décennies tentent de rayer de la carte. Héritière des combats émancipateurs fixant les principes constitutionnels d’une République garante
des libertés, de la démocratie, du progrès social et de la laïcité, la gauche
ne peut accepter ces insultes et ces travestissements de l’histoire.
Il ne faut en aucun cas prendre ces amalgames à la
légère ! Ils conduisent
à favoriser les courants d’extrême droite.
Le pouvoir à bonne mine de brandir le drapeau de la « République » quand par ailleurs il malmène à ce point l’éducation nationale, pour la mettre à la merci d’officines privées et l’affaiblir dans ses missions, quant la
présidentialisation conduit à la tenue de réunions secrètes du « conseil de défense », à bâillonner le Parlement, au mépris des corps intermédiaires, à l’affaiblissement
des services publics, particulièrement dans
les quartiers et les campagnes. Tout le contraire de la consolidation de la
République.
La République, ce n’est pas demander à un jeune
chômeur de « traverser la rue » pour trouver du travail. La République, ce n’est pas considérer une
partie de la population, sur le quai d’une gare, de « rien ». La République, ce
n’est pas mépriser une femme en fauteuil roulant parce qu’elle ose poser une question. La République, ce n’est pas
convoquer au commissariat une jeune fille parce qu’elle a interpellé le président de la République sur les violences faites aux femmes.
La République, ce n’est pas pactiser avec la haute
finance et confier les orientations économiques du pays à des cabinets tels
McKinsey, et soumettre la politique aux dictats européens, contre la haute
fonction publique et les élus de la nation.
La République c’est le droit effectif au travail,
c’est le droit au respect, à la dignité. La République c’est être reconnu comme
citoyenne et citoyen, quel que soit son âge, son métier, l’origine de sa
famille.
La République, c’est l’égalité. Ce n’est pas l’abandon
des territoires au profit de métropoles intégrées dans la compétition du
capital mondialisé. La République c’est le contraire de la sécession des plus
riches quand 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté.
La République ce n’est pas des éléments de langage et
des larmes de crocodiles sur l’égalité femmes-hommes mais des actes.
Si elle n’est pas sociale, démocratique et laïque, la
République dominée par le capitalisme mondialisé est bafouée, affaiblie,
ballottée telle une coquille vide au gré des vents mauvais, comme on le voit
élections après élections.
L’histoire de la République française se confond avec
les combats révolutionnaires et émancipateurs de 1789, de 1792 et 1848, de la
Commune et de 1936, de la Résistance et du programme du CNR, de 1968…
Le contraire de ce font les pouvoirs qui aujourd’hui
la dénaturent.
C’est l’action des masses populaires et de leurs
organisations, dont le Parti communiste qui joua un rôle décisif, pour que la
République se fasse démocratique, sociale, laïque ; du Front populaire à la Libération en passant par la victoire de la gauche en
1981.
Les membres du gouvernement avouent-ils ainsi qu’ils
sont contre les congés payés, la réduction du temps de travail, le salaire
minimum, le droit à la retraite, l’abolition de la peine de mort, le mariage
pour tous, les entreprises publiques ?
C’est l’action et le vote à gauche qui fortifie la
République. Elle est autre chose qu’un mot-valise, utilisé par le pouvoir, pour
en détourner le sens et brouiller les esprits. Ce n’est pas un signe de force
de ce pouvoir qui vient de subir une lourde défaite, précisément parce qu’il
fait saigner la République.
En utilisant le bulletin de vote pour les candidates
et candidats de la Nupes, il s’agit de réparer la République, de retisser les
liens de ses territoires, de régénérer son action, de reprendre l’œuvre des
progressistes, construite au fil des siècles passés, pour lui redonner sa visée
émancipatrice et écologique. Dimanche, il s’agit de revivifier la république
sociale, démocratique, laïque et de se prononcer contre la concentration des
pouvoirs à l’Élysée, en utilisant le bulletin de vote pour les candidates et
candidats de la Nupes.
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