Alors que, dans les tréfonds du pays, une colère de
moins en moins sourde se propage à la vitesse des fins de mois difficiles,
voire impossibles, le gouvernement est aux abois et tente de renouer avec sa
stratégie consistant à saupoudrer des mesures afin de montrer qu’il protège les
Français. Mardi, nous avons donc appris que les fonctionnaires seraient
augmentés de 3,5 %, dès le 1er juillet. Dont acte. Comme on dit dans
ces cas-là : il était temps ! Après des années de disette et de gel du point d’indice, cette forme de « rattrapage » au minimum ne passera pas inaperçue parmi les personnels concernés, certes, mais reste très en deçà de la crise sociale et des besoins d’une nation désormais menacée dans tous
ses équilibres fondamentaux…
Nous le savons, la « bataille » du pouvoir d’achat devrait alimenter la reprise des travaux parlementaires. Elle s’annonce épique. D’autant que l’Insee se veut formel : la terrible hausse des prix va se poursuivre à un rythme infernal, jusqu’à 7 % prévus dès septembre ! Énergie, alimentation, produits manufacturés, tout y
passe. L’institut affirme par ailleurs que les remèdes envisagés par
l’exécutif – prime Pepa, fonction publique, prime d’activité, etc. – n’amélioreront
le revenu disponible des ménages que de 1 point seulement, ce qui sera
bien inférieur à la réalité de la hausse des prix…
Pendant ce temps-là, l’indécence continue de sévir.
Dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche, les
trois groupes EDF, Engie et TotalEnergies ont appelé les Français à réduire
leur consommation d’énergie. Certains grands patrons ne manquent pas de toupet,
singulièrement celui de Total, qui a distribué 16 milliards de dividendes
l’année dernière, qui a augmenté son propre salaire de 52 % en 2021,
passant ainsi à 5,9 millions d’euros annuels, et qui ose demander à ses
concitoyens de baisser le chauffage ou la climatisation dans les Ehpad cet été…
Des « efforts », réclament-ils.
On croit rêver. Pour mémoire, souvenons-nous que tous les superlatifs furent de
rigueur pour qualifier l’année 2021 des sociétés du CAC 40. Records
historiques des chiffres d’affaires, des résultats nets et des marges
opérationnelles. Leurs profits ont rebondi de 85 % et dépassé
150 milliards d’euros. Vous avez dit « crise » ?
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