Comment oublier ces files interminables d’étudiants
venus chercher de l’aide alimentaire pendant la crise du Covid ? Comment
fermer les yeux devant une jeunesse la tête pleine de rêves mais les
mains vides pour les réaliser ? La pandémie a dévoilé cette rupture de « la loi du progrès générationnel », selon
laquelle, pour la première fois en
temps de paix, une génération est confrontée à des conditions de vie plus mauvaises que la précédente. Ces
vingt dernières années, une majorité de jeunes
ont sombré dans la précarité permanente, abonnés au chômage, au
temps partiel, à la galère quotidienne. Chez les 18-25 ans, un sur dix est
aujourd’hui en situation de pauvreté, une progression de 50 % en
seulement quinze ans ! 20 % des étudiants vivent en dessous du seuil de pauvreté. Un
logement indépendant ? Une véritable quête du Graal.
La manière dont la France traite sa jeunesse n’est pas
à la hauteur de ce qu’un pays aussi riche devrait lui offrir. En la matière, de
la sélection organisée par le dispositif Parcoursup aux emplois au rabais,
l’autoproclamé « président des
jeunes » a sévèrement
failli. Emmanuel Macron s’est contenté de quelques pansements quand les inégalités qui
fracturent cette tranche d’âge
explosent, recréant une société d’héritiers,
dans laquelle l’idéologie du succès, ersatz de la méritocratie républicaine,
viendrait sauver les « bons pauvres » qui prendraient la peine de traverser la rue. Pire,
quand le président de la République consent à parler de
la jeunesse, c’est pour servir de caution à toute une série de reculs sociaux : retraites,
baisse des dépenses publiques au nom de la dette… Autant de sales coups emballés dans le joli papier cadeau de l’équité intergénérationnelle.
À l’opposé, la gauche a compris que la jeunesse n’est
pas un « problème à traiter » mais bien l’une des solutions aux crises que
nous affrontons. Si la Nupes remporte les élections législatives, elle fera
voter au Parlement la création d’une garantie d’autonomie de 1 063 euros, l’une de ses mesures phares en faveur de la jeunesse, qui doit redevenir le
temps de la découverte, de l’expérimentation, de l’émancipation.
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