Du jamais-vu. Au lendemain de son élection, Emmanuel
Macron cherche les moindres traces d’une adhésion populaire véritable. Il ne
les trouvera pas. Non seulement il a perdu 2 millions de suffrages
exprimés par rapport à 2017 – Marine Le Pen en récolte plus de
2,5 millions supplémentaires –, mais les enquêtes d’opinion indiquent
de manière implacable qu’une large majorité des Français souhaitent une
cohabitation lors de son second quinquennat. En résumé, 63 % des
personnes interrogées espèrent que le chef de l’État réélu « ne dispose pas d’une majorité » à l’issue des législatives, sachant que 44 % aimeraient
le voir cohabiter avec Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre. Enfin, 57 % de nos concitoyens plaident pour que les partis de
gauche (FI, PCF, EELV et PS) présentent des candidats communs. L’union des
forces de progrès reste dans les têtes, telle une aspiration sinon une
exigence…
Nous entrons dans une nouvelle séquence politique.
Elle peut, de toute évidence, ne pas ressembler à celle de 2017 et fracasser
l’absurdité du désespoir. Le gagnant ne bénéficie d’aucun blanc-seing, d’autant
que sa propre campagne électorale, brève et assez évanescente, n’a pas servi de
purge cathartique des monumentales colères qui traversent le pays. Sombre
victoire en vérité. Emmanuel Macron se voit élu dans un océan d’abstention,
avec, en sus, 3 millions de votes blancs et nuls, et au moins la moitié
des personnes ayant voté pour lui ont glissé son nom dans l’urne pour barrer la
route à l’extrême droite et non par soutien à son projet libéral. Le voilà très
affaibli, dans un contexte de possible explosion sociale. Pouvoir d’achat en
berne, colère dans les hôpitaux et dans le monde éducatif, réforme des
retraites pouvant être décidée par 49-3 (dixit Bruno Le Maire), urgence
climatique, etc. : le président ne possède aucun état de grâce pour le début de son
nouveau mandat. Parlons plutôt de défiance.
Rien n’est impossible désormais pour répondre aux
attentes populaires, enclencher une vraie dynamique d’espoir, et s’adresser aux
11 millions d’électeurs de gauche du premier tour et aux 12 millions
d’abstentionnistes. L’objectif : élire une
majorité au Parlement et battre le bloc raciste de l’extrême droite,
comme le bloc libéral de la
droite représenté par Macron.
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