À la question que posait Emmanuel Kant – que
pouvons-nous espérer ? –, appliquée au débat de ce
soir, la réponse est brève : rien ! S’il ne fait aucun doute qu’Emmanuel Macron va s’attacher à miner la crédibilité de la candidate de l’extrême droite et à démolir son programme en invoquant, à bon compte, les « valeurs républicaines », elle aura beau jeu de l’attaquer sur son bilan. Le président-candidat a la mémoire courte, ces jours-ci. S’étant souvenu à Marseille
de l’importance des enjeux écologiques, il a oublié comment il avait renvoyé à l’âge de pierre les
propositions de la Convention citoyenne sur le climat. Prompt à vanter sa
gestion de la crise sanitaire avec le « quoi qu’il en coûte », il ne se souvient que très vaguement des gilets
jaunes, comme des deux mois de grève et de luttes contre sa réforme des retraites… Où est passé son engagement, pris au début du
quinquennat, de faire en sorte qu’un second tour avec l’extrême droite ne puisse se reproduire ?
On sait qu’il a fait le contraire. L’officialisation
de Marine Le Pen au rang d’adversaire privilégiée a été l’alibi de sa politique
antisociale et de président des riches, en même temps que son assurance-vie en
rejouant le scénario de 2017. Nous y sommes, mais on ne peut cette fois ignorer
la colère, les réticences de celles et ceux qui, publiquement ou intimement, se
refusent à y participer une nouvelle fois. Trop de donneurs de leçons
d’aujourd’hui, poussant des cris d’orfraie face à la menace du RN, ont coécrit
ce même scénario.
Alors, il nous faut être clairs. Il n’est pas question
de voter pour Emmanuel Macron, mais d’utiliser le seul bulletin disponible pour
battre Marine Le Pen et son cortège. Car, on ne peut s’y tromper. Celle qui
montre aujourd’hui patte blanche et nous parle de ses chats est non seulement
porteuse d’un programme antisocial, antidémocratique, raciste, mais elle
participe d’un vaste mouvement international des extrêmes droites, du Brésil à
la Russie, en passant par les États-Unis et l’Europe. Que puis-je
savoir ? disait encore Kant. Ça ! Que puis-je faire ? Voter dimanche, et après me battre, en toute lucidité.
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