« Ni Macron ni Le Pen », entend-on chez une partie de la population déçue du résultat du premier tour, attristée de voir la gauche éliminée et surtout inquiète pour son avenir dans les cinq prochaines années. Ce « ni-ni » est un cri de colère. Il arrive après vingt ans de stratégie de dédiabolisation et de banalisation d’une extrême droite extrêmement dangereuse ; après cinq ans de présidence Macron faite de politiques libérales avec un bulldozer antisocial et méprisant, aggravant les inégalités sociales tout en ne relevant
pas le défi environnemental. Pour in fine sauvegarder les intérêts financiers.
Mais celles et ceux qui brandissent ce slogan oublient
une réalité. Dimanche soir, à 20 heures, ce sera bien l’un ou l’autre. Il
n’y a pas de troisième choix. Et les deux finalistes ne peuvent pas être
renvoyés dos à dos. Si aucun des deux projets ne répond aux aspirations de
justice sociale, écologique et démocratique des classes populaires, de la
jeunesse, du monde du travail et de la création, les deux projets ne sont
toutefois pas de même nature. Les deux sont des libéraux, même si la candidate
de l’extrême droite essaie de se cacher sous un masque socialisant. Les deux
nous promettent du sang et des larmes pour relever les défis de la dette. Mais
Le Pen ajoute la haine et le racisme comme moteur de son projet de société.
Si elle venait à être élue, la démocratie et nos
institutions seraient menacées pour qu’elle garde le pouvoir, les libertés de
chacune et chacun seraient rognées sous prétexte de sécurité, et la préférence
nationale créerait deux catégories de citoyens, ce qui est inacceptable.
Dimanche, la seule option possible est de prendre le bulletin de l’adversaire
Emmanuel Macron pour battre celui de l’ennemie Marine Le Pen. Et dès le
lendemain, une autre perspective s’ouvrira, celle des élections législatives
avec le rassemblement le plus large possible de toutes les forces de gauche.
Mais pour cela, dimanche, aucune voix ne doit manquer ni se taire.
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