mardi 5 avril 2022

Collabo poète, le billet de Maurice Ulrich.



Écrivain prolifique et pas totalement dénué de talent, Patrick Besson est aussi chroniqueur dans la presse hebdomadaire, sensible à l’air du temps. Ainsi s’étonne-t-il, dans son dernier opus, de la frilosité des éditeurs à l’égard de celui qu’il définit comme un collabo poète, Robert Brasillach. Alors que ce dernier était publié en poche en 1963, «plus aucune collection de poche naccepterait de nos jours lauteur fasciste», et «cest dautant plus troublant que ses idées dextrême droite, qui lui valurent le peloton dexécution en 1945, se font une place de plus en plus confortable dans l’opinion française». Il est vrai, comme le note Patrick Besson, que ses romans ne sont pas d’emblée politiques. À l’exception du dernier, les Sept Couleurs, dont le héros devient fasciste. Robert Brasillach fut pendant l’Occupation le rédacteur en chef du journal pronazi Je suis partout, réclamant la mort des ministres d’avant Vichy et invitant à se séparer des juifs, «cette racaille pouilleuse, ces parasites», et à «ne pas garder de petits». Poétique, Patrick Besson?

 

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