mercredi 2 mars 2022

« Sur la ligne », le billet de Maurice Ulrich.

 


La Philharmonie de Paris a déprogrammé deux concerts prévus en avril avec le chef Valery Gergiev et l’orchestre du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg. Des institutions musicales de dimension internationale ont pris la même décision. Elle paraît juste. Valery Gergiev est un proche et un soutien sans faille de Vladimir Poutine. De là, on questionne la situation de Tugan Sokhiev, directeur musical de l’Orchestre du Capitole de Toulouse, mais aussi du Bolchoï à Moscou. La pianiste prodige de 14 ans Alexandra Dovgan doit-elle jouer, dimanche, au Théâtre des Champs-Élysées à Paris? Dautres institutions sinterrogent sur leurs expositions comprenant des œuvres russes. Est-il encore décent daller voir, à la Fondation Vuitton, les Van Gogh et les Matisse de la collection Morozov, constituée dans les années 1920? Est-ce bien le moment d’écouter Stravinsky, Prokofiev, Rachmaninov? La lecture de Tolstoï et de Guerre et Paix est-elle compatible avec la nécessité de sanctionner la guerre faite à l’Ukraine par Poutine et les siens? Daccord, on force le trait, mais attention à ne pas franchir la ligne.

 

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