mardi 29 mars 2022

« Pose », le billet de Maurice Ulrich



Comme toujours, il est en costume noir et chemise blanche, mais avec une grosse écharpe. On comprend le message. Il fait froid en Ukraine. Le bras tendu, il a la main sur l’une des poutrelles d’acier d’un enchevêtrement de fer et de béton. BHL, bien sûr, à Odessa, en photo sur deux pleines pages dans Paris-Match. On sait comment ça se passe. Le lieu a été choisi, la prise de vue a été répétée. C’est professionnel. Normal, c’est Paris-Match«Jamais il navait eu comme ici, nous dit la légende, l e sentiment d’être là où la planète peut s’embraser.» Pour dire vrai, le sentiment de BHL, on s’en fout un peu. La guerre tourne autour de lui, ou c’est lui qui tourne autour. Ce n’est plus la mouche du coche, c’est la mouche des ruines, pour ne pas dire plus, qui se met en scène. On peut en éprouver de la colère. Ce n’est pas la première de ses poses. On l’a souvent trouvé outrecuidant, généralement ridicule, parfois pathétique, toujours déplacé. Là, il est obscène.

 

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