Les candidats de gauche qui jettent leurs dernières
forces dans les meetings de cette fin de campagne ont déjà en tête
l’après-présidentielle. Ils savent qu’aussi capitale que soit cette élection
pour l’avenir du pays et de l’Europe l’horizon de la politique ne s’y borne
pas. Au fond des urnes, le 10 avril, se jouera bien sûr la qualification des
deux finalistes en piste pour le second tour, mais aussi quelque chose qui
dépasse cet enjeu. Ce que Fabien Roussel appelle pour sa part : « Reconstruire l’espoir demain ». Et
c’est cet objectif qui rend chaque voix si importante, que la gauche l’emporte
ou non.
Quel que soit le résultat final, le vote du premier
tour fera sentir ses effets sur le rapport de forces politique et social.
Fabien Roussel mène campagne avec un but principal : remotiver
les découragés de la
politique et de la mobilisation collective. Une entreprise essentielle pour la
suite, à commencer par la possibilité d’élire une majorité de gauche aux législatives, et pour la combativité globale dont dépend la reconstruction d’un espoir populaire dans notre
pays. Rappelons-nous ce mot de Maurice Thorez : « Il n’y a pas de progrès sans lutte. » Même avec un président de gauche à l’Élysée, aucune
perspective nouvelle ne s’ouvrira sans la mobilisation des intéressés. L’ancien
dirigeant communiste, à qui l’on doit la formule de Front populaire, savait de
quoi il parlait : ce sont les grèves massives qui ont permis les avancées sociales aux premiers pas du nouveau pouvoir en 1936. À l’inverse, la
gauche a capitulé face au mur de l’argent chaque fois qu’une pause a été
décrétée dans les luttes.
Ce détour par l’histoire n’est pas inutile, à l’heure
où Jean-Luc Mélenchon promet, dans une ultime tentative de forcer le destin, un
vote pour s’« épargner, avant de commencer, la grève qui vous fait
perdre des sous », quand Philippe Poutou tient le langage opposé : pour lui,
il n’y a que la grève qui paie, les élections
sont un leurre. Comme si chacun tenait la moitié de la solution qui manque à l’autre. Fabien Roussel est le seul à gauche à inscrire
sa candidature dans la continuité des luttes pour les prolonger dans le vote.
Mieux qu’un « vote utile », un vote conséquent, pour
le changement dans les urnes et par les luttes.
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