Bernard Arnault, troisième fortune mondiale, l’assure
en commentant les résultats de son groupe : LVMH sert l’intérêt général de la
France. Avec un résultat net l’an passé en progression de 68 % par rapport à 2019 et une hausse de 67 % des dividendes versés à ses heureux actionnaires, on a plus que le sentiment
que ce sont eux qui ont été servis. C’est vrai pour la plupart des groupes du CAC 40. Avec des profits record ce n’est plus du ruissellement, pour les plus riches, c’est un Niagara. La
réussite de la France, dit encore Bernard Arnault, dépend de celle de ses
entreprises. C’est bizarre, ça ne se voit pas. Au fait, où en est par exemple
le vaccin annoncé par Sanofi, qui prévoit pour cette année la suppression de
plus de 300 postes en recherche et développement ?
La fable vertueuse du capitalisme, reprise dès le
début de son quinquennat par Emmanuel Macron, est vieille comme les profits.
Les dividendes rémunèrent les risques pris par les actionnaires, qui en retour
investissent de nouveau, etc. Et même si c’était le cas, qu’en serait-il
des finalités mêmes de la production ? Répondre aux
actionnaires ou aux besoins des gens, des peuples, du plus grand nombre ? Ce n’est pas un hasard si les stars du CAC 40 sont les grands groupes du luxe. Des plus riches
aux plus riches, voilà le cycle du capital.
La question du pouvoir d’achat est présente dans la
campagne électorale. Pas suffisamment quand bien même des responsables patronaux
en viennent à parler par la force des choses d’un plus juste partage. C’est
urgent, c’est nécessaire, mais les enjeux d’aujourd’hui exigent beaucoup plus,
une véritable avancée de civilisation. Les réponses aux défis que nous posent
le changement climatique, les questions de l’énergie, des ressources, la lutte
contre les inégalités ici même et dans le monde, l’intérêt général donc, ne
peuvent être que l’œuvre des travailleurs eux-mêmes et des peuples. Ce ne sont
pas les actionnaires qui font tourner les usines, c’est le travail,
l’intelligence, le savoir, la formation, la santé… On nous sert tous les jours
les guerres picrocholines de la campagne. Parlons propositions et programmes.
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