Mobilisation La direction de la régie publique de
transport propose une augmentation de 0,4 % des salaires. Les agents
entrent en grève ce vendredi.
Côté face, la RATP s’apprête à rendre publics des
comptes annuels au vert et un bénéfice net flirtant avec les 205 millions
d’euros. Côté pile, la direction a mis sur la table des négociations annuelles
obligatoires (NAO) une augmentation salariale d’à peine 0,4 % (pour une
enveloppe totale de 7 millions d’euros). Une « provocation
de trop », ont réagi les syndicats, qui appellent les salariés de la régie, toutes catégories
confondues, à la grève ce
vendredi. « Cette première journée d’action unitaire doit faire comprendre à la direction générale que les agents attendent beaucoup plus que les
miettes qui leur sont proposées », affirme l’intersyndicale au grand complet (CGT, FO, Unsa, CFE-CGC, Solidaires, la
Base).
Une grève qui promet d’être largement suivie tant le « ras-le-bol » est généralisé, explique Bertrand Hammache, secrétaire général de la
CGT RATP. « Cette augmentation est une moyenne, les 45 000 salariés ne la toucheront pas, puisqu’il s’agit en réalité d’un système de primes à l’acte et au travail du dimanche », précise le syndicaliste. Dans un contexte d’ouverture
imminente à la concurrence, la RATP, « pour se positionner sur les futurs appels d’offres, fait des travailleurs une variable d’ajustement en engageant la baisse de ses “coûts salariaux” », analyse
Bertrand Hammache. Une stratégie déjà mise en application
dans la branche bus de la régie, où la direction entend augmenter de
190 heures annuelles le temps de travail des chauffeurs et baisser de
100 euros leur niveau de primes. L’objectif est clair : faire
travailler plus pour ne pas avoir à recruter, dénonce le syndicat. Sur ce front-là aussi, « on va
organiser la riposte », promet d’emblée Cemil Kaygisiz, secrétaire général de la
CGT RATP bus. « Beaucoup de
collègues sont à découvert le 10 du mois. Travailler en Île-de-France,
c’est payer des loyers hors de prix et, avec nos
horaires décalés, on est obligés de prendre notre voiture pour aller travailler
alors que les prix à la pompe explosent… » argumente le syndicaliste.
« la direction a décidé de la date de la grève »
Malgré les tentatives de la direction de jouer sur la
corde sensible des départs en vacances pour dégonfler la mobilisation, les
salariés demeurent déterminés. « Cette journée de grève, c’est la
direction qui en a décidé la date. La négociation devait initialement se tenir le 8 mars, elle a été avancée à
ce vendredi », explique Bertrand Hammache. Au pied des bureaux RATP de Val-de-Fontenay
(Val-de-Marne), où se tient la
session, les salariés promettent
de venir manifester en nombre. Et alors que la CGT revendique un rattrapage du
gel des salaires de 3 % par an pendant trois ans, une entrée de
grille salariale à 2 000 euros brut
ou encore l’ouverture « rapide » des discussions sur la réduction du temps de travail, Bertrand Hammache prévient : « Soit la direction arrive avec de véritables
propositions et on avisera en intersyndicale, soit elle ne bouge pas et la
grève reprendra dès la rentrée. »
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