Le mot fait peur à Emmanuel Macron. Sa déclaration de candidature se profile et le retrait des troupes françaises du Mali appose une tache de plus sur son bilan. Pourtant, il s’agit bien d’un échec, plus grave qu’un revers diplomatique. Il pourrait signer le déclin inexorable de la Françafrique, du pré carré de l’ancienne puissance coloniale sur le continent, des pressions de toutes sortes qui faisaient et défaisaient les gouvernements, des mallettes de billets qui achetaient les complaisances.
L’armée française a certes empêché une colonne de
djihadistes de prendre Bamako, mais ces derniers ont étendu leur influence dans
le Sahel, franchissant les frontières et s’ancrant dans des territoires
toujours plus vastes. Pire, cet engagement est devenu majoritairement
impopulaire dans la population, permettant à un quarteron de colonels
putschistes de se maintenir au pouvoir, d’en appeler aux mercenaires russes de
la force Wagner et de repousser à cinq ans des élections démocratiques.
L’intervention de nos troupes n’a pas failli pour des
raisons de tactiques militaires mais sur ses fondements politiques. De gros
intérêts, notamment pour les matières premières, pouvant aller jusqu’à la
partition du pays, pèsent sur les décisions. L’impasse sur une véritable
coopération, comprenant l’émancipation de l’Afrique francophone du carcan du
franc CFA, la faiblesse de l’aide au développement, la protection d’élites
avides ont conduit l’État malien à la faillite. Ni la poursuite du modèle
néocolonial ni le repli sur l’Hexagone, pas plus que les bonnes intentions
affichées sans suites réelles, ne répondent à ce qui demeure une responsabilité
de la France. En ne rompant pas avec les schémas hérités des gaullistes et des
socialistes, en imposant des systèmes libéraux à l’Afrique, Emmanuel Macron
sape les fondements d’une relation riche avec le Mali et ses voisins.
Dans les jours qui viennent, nos soldats seront
massivement disposés aux côtés du satrape Ouattara en Côte d’Ivoire. Belle
image… Et un nouvel échec à venir.
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