Ami du journal, cinéaste
prisé par nos lecteurs et primé par la critique, Robert Guédiguian a passé la
journée à la rédaction. Avec les rires, l’accent et l’engagement.
S’il avait été cycliste, on l’aurait volontiers qualifié de régional de
l’étape. Robert Guédiguian est à l’Humanité comme à la maison.
Lecteur depuis 1968, membre des Amis de l’Huma depuis des lustres, il est aussi
le taulier des rédacteurs en chef d’un jour. Il s’est prêté à l’exercice en
2000 puis en 2016. Jamais deux sans trois, dit-on. Pour la sortie de son
nouveau film, Twist à Bamako, le voilà de retour dans nos
murs.
À la conférence de
rédaction matinale, le cinéaste se montre très impliqué. Au sujet de l’union de
la gauche, il avance, dépité : « S’il n’y a pas d’alliances aux
législatives, il n’y a qu’à se suicider. » Avant de rêver à une
victoire postprésidentielle de la gauche à l’Assemblée : « Si Pécresse
ou Macron étaient obligés de prendre un premier ministre de gauche, on se
marrerait enfin… » Il pose des questions sur l’événement consacré à la
lutte des sous-traitants de La Poste, réclame d’écrire sur le « Temps
fort », consacré au protagoniste ivoirien de Traverser, le
documentaire de Joël Akafou, exprime ensuite sa volonté d’ « intervenir
sur le retard pris par le monde ouvrier autour de la condition féminine ».
D’ailleurs, lorsque Kareen Janselme, en charge des questions féministes au
journal, le sollicite au débotté pour un entretien, il répond présent. #MeToo
a-t-il changé quelque chose sur les tournages, l’interroge-t-elle ? « Le
concept MeToo en lui-même a du bon. Et il n’a pas provoqué de paranoïa
généralisée, de perte d’humour. » Mais revenons à la conférence. La
rubrique « Monde » propose un sujet autour de l’inflation en Turquie,
susceptible de déstabiliser Erdogan. « Je suis obligé d’écrire sur la
Turquie, sinon, Abkarian ne me le pardonnerait pas », en référence au
comédien dirigé dans l’Armée du crime. Le phénomène croissant de
concentration au cinéma l’interpelle. « Spider-Man a fait
70 % de part de marché. Les gens qui allaient au cinéma toutes les
semaines n’y vont aujourd’hui qu’une fois par mois. Est-ce qu’il n’y a pas de
nouvelles manières d’y réfléchir, d’étend re la durée de la fête du
cinéma par exemple ? La situation pousse à la concentration sur quelques
films. » C’est parti pour l’écriture, avant de finir sur un entretien
vidéo autour de Twist à Bamako, en salles aujourd’hui.
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