« Mon pauvre argent, on m’a privé de toi ; et puisque tu m’es enlevé, j’ai
perdu mon support, ma consolation, ma joie : tout est fini pour moi, et je n’ai
plus que faire au monde. » On a l’impression de lire un copier-coller
de cette tirade d’Harpagon, chez Molière, avec les articles parus la semaine
passée dans la presse de droite au sujet de l’héritage et des droits de
succession. Une simple note du Conseil d’analyse économique, organisme
consultatif auprès du premier ministre, évoquant l’éventualité d’une timide
réforme des droits de succession a fait l’effet d’un séisme, avec mouvements de
panique. Que révèle « la haine de l’héritage », écrivait un
chroniqueur du Figaro pour qui « ce n’est pas
seulement piétiner le droit de propriété sur les biens gagnés de haute lutte
après tant et tant de prélèvements », c’est plus largement, au total, « l’euthanasie
de la famille ». On a le droit de trouver ça cocasse dans le journal qui se
réclame de Beaumarchais avec cette citation à sa une, « sans la liberté
de blâmer il n’est pas d’éloge flatteur », mais oublie cette adresse de
Figaro lui-même au comte Almaviva, « vous vous êtes donné la peine de
naître et rien de plus ».
Spoliation, furie égalitaire… En vérité, de quoi parle-t-on ? De la petite
maison de famille arrachée aux enfants, du livret A vidé par l’État ? Ou des
plus hauts patrimoines, qui, au-delà de 10 millions d’euros, sont à
90 % des portefeuilles financiers et ont progressé plus vite que le PIB
depuis les années 1980-1990 ? Cela quand le revenu moyen des 1 % les plus
aisés a progressé de 100 % (en sus de l’inflation) et celui des 0,1 %
les plus aisés de 150 %, contre à peine 25 % pour le reste de la
population (soit moins de 1 % par an). C’est pourtant sans vergogne que
des députés LR, avec Éric Ciotti, proposaient il y a quelques mois la
suppression totale des droits de succession…
Mais que les plus
inquiets toutefois se rassurent. Que ce soit avec l’extrême droite, la droite
ou Emmanuel Macron, la note par qui le scandale arrive restera dans les
tiroirs.
We we we rien ne change.... Arfffff salauds de pauvres
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