Après le variant Omicron, c’est la colère des personnels et des familles
qui submerge à son tour l’éducation nationale. Ce jeudi 13 janvier 2022
promet d’être une journée de mobilisation massive dans les écoles. Écœurés par
la gestion sanitaire erratique que leur inflige le gouvernement, 75 % des
enseignants s’apprêtent à faire grève et nombre d’entre eux battront le pavé,
aux côtés des parents d’élève de la FCPE. Jamais, depuis le début du
quinquennat, un tel front uni ne s’était dressé face à Jean-Michel Blanquer,
ministre à la dérive dont la longévité record s’apparente, pour tous ceux qui
la subissent, à un interminable chemin de croix.
Comment pouvait-il en être autrement ? L’ancien chouchou du président,
aujourd’hui désavoué jusque dans son propre camp, est à la fois la cause
directe de ce ras-le-bol irrépressible et le symptôme d’un système macronien où
se mêlent suffisance technocratique et autoritarisme. Ce méli-mélo de
protocoles hors-sol, impraticables et dangereux, a poussé jusqu’à l’absurde ce mode
de fonctionnement antidémocratique et vertical, où le roitelet impose tout
depuis sa tour d’ivoire de la Rue de Grenelle. Les mesures de protection
réclamées par les agents dans les établissements (dépistage salivaire
quotidien, capteurs de CO2, masques FFP2 gratuits, réorganisation des
programmes…) ont été balayées d’un revers de main. Et aucune concertation
sociale n’a eu lieu autour de décisions qui concernent pourtant
1,2 million de personnels, 13 millions d’élèves et plus de
20 millions de parents…
La mobilisation de ce
jour est à la hauteur de ce mépris abyssal. Et vient parachever cinq années
d’autocratie blanquérienne au service d’une vision néolibérale de l’école, dont
les agents n’en peuvent plus. Le service public de l’éducation, aujourd’hui en
détresse, ressortira abîmé de ce quinquennat. Tandis que les errements de cette
gestion de crise en solo alimentent, une fois encore, la défiance à l’égard de
la parole politique et brouillent la lutte contre la pandémie. Oui, Jean-Michel
Blanquer a duré longtemps. Vraiment trop longtemps.
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