L’éducation nationale, version Jean-Michel Blanquer, ne manque pas d’idées…
ni de toupet. Alors que les établissements scolaires pâtissent cruellement de
bras pour pallier les absences non remplacées des enseignants, des
fonctionnaires à la retraite sont appelés à la rescousse. Vous avez bien lu.
Voilà la bouteille à la mer lancée par l’institution publique dans de très
nombreux départements : le recours aux vétérans.
En vérité, le Covid et ses conséquences ne sont qu’un catalyseur et un
accélérateur d’un problème plus général, lié non pas à une « crise de
vocation » mais bien à une crise de recrutement. Malgré la prime d’activité
annoncée par Blanquer, le nombre de candidats aux concours d’enseignants
poursuit sa chute. D’où le recours massif aux contractuels. D’où cette
impression de « grande débrouille ». Des parents d’élèves, exaspérés, activent
leurs réseaux. Et certains rectorats postent des annonces à Pôle emploi ou sur
Leboncoin…
Ce tableau noir n’est pas sans nous rappeler ce qui se passe à l’hôpital.
L’école craque sous nos yeux. D’autant que le contexte sanitaire ne s’arrange
pas, contrairement aux données « officielles » du ministère, qui minimise
l’impact et la réalité de la propagation du virus. Chacun a bien compris que le
nombre de classes fermées était artificiellement diminué grâce au nouveau
protocole. Un exemple : tandis que le ministère déclarait 48 494 élèves malades
en une semaine, le ministère de la Santé en trouvait, lui, 21 787 pour la seule
journée du 6 décembre. Cherchez l’erreur. La pagaille est totale. Mais
Jean-Michel Blanquer joue la montre.
Et pendant ce temps ? Le
Parlement n’a rien trouvé de mieux que de proposer une loi LaREM qui va
chambouler à bas bruit tout le primaire : la création d’une fonction de
directeur d’établissement, dans la droite ligne de la visée libérale
macroniste. Autonomie, nous dit-on, quand il s’agit de transformer l’école en
entreprise, avec sa logique managériale propre et ses dérives prévisibles.
Emmanuel Macron n’a-t-il pas déjà annoncé des expérimentations permettant aux
futurs directeurs de « choisir l’équipe pédagogique » ? L’éducation
nationale n’en portera bientôt plus que le nom…
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