Cohérence et protection ne sont décidément pas les maîtres mots du premier
ministre et du président de la République. Eux préfèrent équilibrisme et
élections. Autrement, comment comprendre les annonces de Jean Castex ? On peut
prendre le métro pour aller travailler, mais un jour sur deux. On doit
s’asseoir dans les cafés, mais pas dans les bus… Et, cerise sur le gâteau, pas
d’obligation vaccinale, mais un passe vaccinal sans lequel rien n’est plus
possible. L’exécutif joue les funambules en pariant que la dangerosité
d’Omicron restera au niveau actuel. Dans la dernière ligne droite avant la
présidentielle, le locataire de l’Élysée est bien décidé à ne prendre aucune
mesure qui puisse le rendre trop impopulaire. Reste que la situation sanitaire
l’obligera peut-être à passer à la vitesse supérieure dans quelques semaines.
Ces fêtes sous Omicron montrent que le vrai problème est de nature
structurelle. Malgré les promesses du Ségur, en pleine pandémie, des milliers
de lits d’hôpitaux ont été fermés. La revalorisation des métiers de santé se
fait toujours attendre. Les démissions en cascade compliquent encore la
situation. Au point qu’il est presque devenu banal que des soins soient
repoussés faute de lits ou de bras. La logique comptable, à l’œuvre depuis des
années, qui se traduit par les fermetures de « petits » hôpitaux ou de
services, a fragilisé l’ensemble du système de soins. Dans la même logique, le
démantèlement de la médecine scolaire prive la collectivité de la capacité de
tester massivement les enfants dans les écoles. Et peut-être bientôt de les
faire vacciner dans le milieu scolaire pour désengorger les centres de
vaccination qui manquent déjà de bras alors qu’une possible 4e dose se profile.
Le Covid est un terrible
révélateur de l’inanité du néolibéralisme tant sur le plan économique
qu’idéologique. Là où l’on promouvait la seule responsabilité individuelle, où
l’on divisait la société entre « ceux qui réussissent » et « ceux
qui ne sont rien », où seul comptait la liberté des forts, la crise
sanitaire démontre que les sociétés humaines ont besoin de collectif, de
solidarité et de services publics.
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