Un texte des sénateurs
PCF invite le gouvernement à relancer le dialogue au Proche-Orient, alors qu’il
présidera le Conseil de l’Union européenne en janvier.
Faire en sorte que la France et l’Europe relancent le dialogue au
Proche-Orient : c’est le sens de l’initiative prise par les sénateurs
communistes, débattue ce jeudi 9 décembre par les parlementaires. Pierre
Laurent, vice-président PCF du Sénat, défend un projet de résolution demandant
au gouvernement français d’impulser une initiative européenne en faveur du
processus de paix entre Israéliens et palestiniens. Il ne s’agit pas d’un
hasard de date. En janvier prochain, la France prendra pour six mois la présidence
du Conseil de l’Union européenne. À ce titre, elle aura un poids diplomatique
plus fort, susceptible d’engager l’UE en faveur d’un processus complètement
gelé par l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis il y a cinq
ans. Comme le rappellent les sénateurs communistes, « non seulement la
situation n’a pas progressé vers cette perspective, mais elle s’est
considérablement aggravée. La situation s’enfonce dans une dramatique impasse.
Les discussions de paix sont à nouveau inexistantes et rien ne se produira de
positif sans de nouvelles initiatives internationales ». Après sa prise de
fonction, Donald Trump avait décidé de reconnaître Jérusalem comme capitale de
l’État d’Israël, au mépris des résolutions de l’ONU. Il engageait également son « deal
du siècle », un dialogue entre les États-Unis et le seul gouvernement
israélien, excluant les Palestiniens, et réduisait de moitié sa contribution à
l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de
Palestine dans le Proche-Orient. Ce « deal » légalisait de
fait la colonisation et l’annexion de 70 % des territoires palestiniens
tels que définis par les frontières de 1967.
Le processus de colonisation s’accélère
Depuis, Joe Biden a
remplacé Donald Trump à la Maison-Blanche. Mais aucun dialogue en vue de
trouver une issue à ce conflit n’a été relancé, alors que le nouveau premier
ministre israélien, Naftali Bennett, accélère le processus de colonisation des
territoires palestiniens. « En raison des violences, intimidations et refus
d’octroyer des permis de construire, expliquent les sénateurs
communistes, la population (palestinienne) est de plus
en plus sujette aux expulsions forcées et démolitions de leurs maisons et
infrastructures, et ce malgré la pandémie de Covid-19. » La
France doit donc pouvoir, selon les parlementaires du groupe CRCE, jouer un
rôle moteur dans la relance du dialogue en vue d’une solution à deux
États. « La présidence française du Conseil de l’Union européenne, à
partir du 1er janvier 2022, offre l’opportunité d’une
relance d’une initiative multilatérale d’ampleur », écrivent-ils. Les
sénateurs d’autres groupes politiques les rejoindront en votant leur texte.
C’est le cas du socialiste Gilbert Roger, qui avait lui-même été à l’initiative
d’une résolution appelant à la reconnaissance par la France de l’État de
Palestine. « Je suis pour toute solution, toute discussion qui amène à
cette reconnaissance », nous rappelle-t-il. « J’appellerai les
élus de mon groupe à voter cette résolution », assure le sénateur de
Seine-Saint-Denis. Les écologistes devraient tenir une position similaire.
« Nos 12 sénateurs voteront cette résolution, annonce Raymonde Poncet-Monge.
Plutôt que des réprobations verbales vertueuses, il est temps que le
gouvernement passe aux actes». Il reste que les parlementaires s’apprêtant à
voter le texte des sénateurs CRCE sont minoritaires, la droite et le centre
n’étant pas forcément partisans de faire pression en ce sens sur le
gouvernement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire