Voilà un sujet qui nous parle de la réalité du pays. Après des mois de
lutte acharnée pour sauver leur usine, les SAM (Société aveyronnaise de
métallurgie) de Decazeville étaient suspendus aux intentions de Renault. Le
verdict est tombé, et la marque au losange ne respectera pas ses engagements,
ni ne suivra le repreneur en lui assurant le plan de charge indispensable au
maintien des emplois et au développement de l’activité. Un nouvel épisode de
désindustrialisation aussi absurde que révoltant.
La SAM fabrique des pièces détachées pour l’industrie automobile. Y a-t-il
besoin de pièces automobiles en France ? La réponse est oui. Renault a-t-il
besoin de ces pièces pour construire ses véhicules ? La réponse est oui. La
firme a-t-elle les moyens de les payer ? La réponse est oui. Va-t-elle le
faire ? La réponse est non. Absurde. Et nous n’avons pas affaire, comme c’est
désormais souvent le cas, à un lointain décideur sur lequel le gouvernement
n’aurait aucune prise. Renault est détenue à 15 % par l’État et est gorgée
d’aides publiques par temps de pandémie. Eh bien, même dans ce cas, au
détriment de la raison sociale et climatique, ce sont les profits futurs de
Renault, en délocalisant l’activité, qui guident la décision finale. Révoltant.
Après les mines, hier,
puis la casse sidérurgique, puis les menaces sur l’hôpital public, l’Aveyron en
général et Decazeville en particulier sont des martyrs de la
désindustrialisation. Et le gouvernement ne peut pas plaider la surprise. La
situation dure depuis des années. En mars dernier, déjà, Fabien Roussel, député
PCF du Nord, interpellait le gouvernement en pointant la contradiction qu’il y
a à tenir un discours sur la défense de l’emploi en France, tout en laissant
mourir la SAM. Force des paroles et faiblesse des actes, un cocktail qui n’est
pas sans rappeler le quinquennat Hollande. Si rien ne bouge, la SAM sera le
Florange de Macron.
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