Depuis des semaines, de nombreux mouvements de grève secouent le pays et bloquent des usines. Partout le même mot d’ordre: l’urgence d’une revalorisation des revenus.
La marmite sociale bout, les tréfonds de
la société française s’affaissent, l’inquiétude collective grandit… mais les
puissants comme les médias dominants regardent ailleurs. Les prix grimpent, les
salaires ne suivent pas, et depuis des semaines de nombreux mouvements de grève
secouent le pays et bloquent des usines. Partout le même mot d’ordre: l’urgence
d’une revalorisation des revenus.
Le pouvoir d’achat reste la principale
préoccupation des Français. Et pour cause. Face à cette dynamique
d’augmentation des coûts de la vie, liée aux pénuries et à la flambée
exponentielle des matières premières, et tandis que le CAC 40 vient de
battre un record historique cette semaine, l’impuissance de nos gouvernants et
du patronat en dit long sur leur mécanique idéologique. Au plus fort de la
pandémie, Emmanuel Macron usait de jolis mots: «Il faudra nous rappeler
que notre pays, aujourd’hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que
nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal.» Bel aveu, non? Un
an et demi plus tard, rien n’a changé. Bruno Le Maire a beau pérorer que «le
combat pour le travail digne, le combat pour la juste rémunération du travail»,
est l’une des priorités du gouvernement, plus personne n’y croit. Pour les
travailleurs, en particulier ceux de la «deuxième ligne» à qui l’exécutif avait
promis dès 2020 une « revalorisation », l’attente devient
insupportable. La révolte gronde.
L’heure est grave, alors que dans moins de
six mois nous voterons pour la monarchie présidentielle instituée par les
urnes, élection qui déterminera un bon bout de notre avenir pour inverser – ou
non – la logique infernale du tous contre tous, de cette «société des
individus» par laquelle l’incertitude augmente puisque les régulations
collectives font défaut pour maîtriser tous les aléas de l’existence, à
commencer par le travail.
Nous le savons, plus que jamais: une
dynamique politique ne s’enclenchera pas sans une bataille sociale d’ampleur
capable d’ouvrir de nouveaux espoirs et d’abattre l’alternative mortifère entre
l’extrême argent et l’extrême droite. Souhaitons même une sorte de «débordement
populaire» qui redonnerait consistance au corps social et aux luttes
fondamentales, sans lesquelles le peuple n’entrevoit plus grand-chose de son
à-venir.
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