Alors qu’une cinquième vague de Covid se profile déjà de manière « fulgurante »,
si l’on en croit le porte-parole du gouvernement, comment, et dans quel état,
la France sortira-t-elle de cette éventuelle nouvelle épreuve sanitaire ? Ou
plus exactement, notre système de soins est-il prêt à affronter une nouvelle
alerte d’ampleur, quand nous remontent, de partout, les inquiétudes des
professionnels qui devraient alerter la nation tout entière ? Même la Direction
générale de la santé (DGS) s’en est émue dans une note assez surréaliste. Selon
l’organisme, les hôpitaux seront probablement dans l’impossibilité de gérer un
afflux de patients d’ici Noël. La DGS a donc émis l’idée de réquisitionner des
soignants. Une décision qui irrite et/ou scandalise les professions de santé,
déjà essorées par presque deux années de pandémie. Nous parlons de la France,
en 2021…
Depuis mars 2020, date du premier confinement, non seulement rien n’a
changé, mais tout paraît encore plus sombre et en voie de démembrement
accéléré. Affligeante constatation : pour les soignants, le « nouveau monde »
ressemble furieusement à celui d’avant, en pire ! Les projets de
restructuration, de fusion et, avec eux, de suppression de lits se poursuivent
contre toute logique, tandis que le manque de personnel se traduit désormais
par la fermeture de services. Si la situation de l’AP-HP est souvent mise en
lumière, en réalité, bien peu d’établissements publics échappent dorénavant à un
mouvement de « désertion sanitaire » d’une ampleur inédite.
Les personnels voulaient
réinventer la pyramide des soins, de l’hôpital aux Ehpad, retrouver la dignité
d’une fonction essentielle à la vie des citoyens, avec des moyens en personnels
réévalués, de vraies politiques salariales, bref, de quoi entrer enfin dans le
XXIe siècle en tenant compte du cataclysme révélé par le coronavirus. Le
gouvernement, malgré le « Ségur », n’a usé que de cosmétiques alors qu’il
manque environ 100 000 professionnels dans le service public hospitalier.
La République de l’égalité réclame une rupture totale avec la soumission aux
logiques libérales qui ont trop longtemps présidé aux affaires. L’idée de
déclassement du pays ne vient pas de nulle part. Doit-on rappeler la valeur
constitutionnelle de la protection de la santé en France ? En sommes-nous
encore dignes ?
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