Relancer la France ? Le Medef a des idées à revendre sur le sujet. Et ça
commence par… ne pas augmenter les salaires et travailler plus longtemps,
jusqu’à 64 ans pour débuter. Geoffroy Roux de Bézieux n’est pas candidat à
la présidentielle, mais il a mieux : un programme. Une denrée précieuse à
l’heure où se bousculent une quarantaine de prétendants, ont compté certains de
nos confrères, dont une part en est presque totalement dépourvue. L’élection de
l’an prochain doit en particulier permettre de « valider » sa
réforme des retraites, déclare le président du Medef dans les Échos,
selon une conception instructive de la démocratie.
Le Medef peaufine son projet antisocial
Le discours patronal a le mérite de remettre le projecteur sur les grands
enjeux, que tend à escamoter l’effarante « zemmourisation » des ondes. Le Medef
peaufine son projet antisocial, dont la boussole n’est nullement la question
religieuse ou migratoire, mais bien l’adaptation toujours plus grande de la
France aux exigences du capitalisme mondialisé. Le patron des patrons n’est pas
ingrat : il n’oublie pas de « saluer l’effort fait durant ce
quinquennat » par Emmanuel Macron. Toute la question est donc de
savoir si l’on veut poursuivre dans cette voie ou en changer. Sur ce point,
Éric Zemmour est comme 90 % des candidats déclarés ou, comme lui,
hypothétiques : il ne représente aucune alternative.
C’est donc à gauche que
cela doit se jouer. Pour l’instant, on est loin du compte. Le concurrent d’Anne
Hidalgo au PS, Stéphane Le Foll, peut déplorer que la gauche soit passée en dix
ans de quelque 40 % au premier tour de la présidentielle à 25 % et des
poussières dans les sondages. On est tenté de répondre : à qui la faute ? Mais
l’autocritique ne suffira pas. Les médias ont aussi une responsabilité à
assumer. On apprenait ainsi, ce week-end, que la candidature de Fabien Roussel
est notablement maltraitée par les chaînes d’information sur les réseaux
sociaux, où se joue de plus en plus la bataille politique. Jusqu’à 50 fois
moins de mentions pour le secrétaire national du PCF, qui compte un groupe dans
chaque assemblée parlementaire, que l’histrion sans parti, Zemmour. Vous avez
dit « bulle médiatique » ?
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