Empruntant un chemin pavé de bonne intentions, Libération ironisait
mardi, avec quelques jours de retard mais à raison, sur la sortie de la
ministre chargée de l’industrie Agnès Pannier-Runacher (lire notre édition de
lundi) devant un parterre d’entrepreneurs comme les aime la Macronie : « L’usine,
c’est la fierté de travailler (…). Lorsque tu vas sur une ligne de
production, ce n’est pas une punition, c’est pour ton pays, pour la magie »… Voilà,
écrit notre confrère, qu’elle découvre le travail avec « les lunettes
rose fluo d’une teufeuse de bureau des élèves sous ecstasy ». La
formule est jolie, à quoi il oppose un témoignage, celui du militant maoïste et
disciple d’Althusser à l’École normale supérieure Robert Linhart, auteur du
livre l’Établi (Éd. de Minuit), après son expérience de
quelques mois sur une chaîne de Citroën en 1968. « Le premier jour
d’usine est terrifiant pour tout le monde », etc. Soit, mais il
semblerait que l’auteur de l’article avec ses lunettes de gauche n’ait pas
rencontré plus d’ouvrières ou d’ouvriers en cinquante ans qu’Agnès
Pannier-Runacher avec ses lunettes roses.
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