Face aux semeurs de haine, la réalité brute des chiffres vaut parfois
mieux qu’un long discours. Ce jeudi, une série d’études publiées par l’OCDE
vient tordre le cou aux élucubrations xénophobes de la droite et de son extrême
sur l’immigration. Cette dernière est vue avec une obsession qui frôle la
psychiatrie. Elle serait « massive », coûtant « des
milliards aux comptes publics » et, peu ou prou, à l’origine de tous
les maux de la France. Ces assertions instaurent un climat nauséabond de
suspicion, sabordent le débat et sont, du reste, totalement fausses.
Non, il n’y a pas de déferlement tsunamique d’immigrés. Au contraire même.
Selon les projections de l’OCDE, l’année 2020 – pandémie de Covid oblige – a
connu un effondrement inédit d’au moins 30 % des « flux migratoires » vers les
pays développés (– 21 % pour la France). Une tendance qui devrait se
poursuivre en 2021. Résultat : les « 2 millions d’immigrés en
plus » sur le quinquennat Macron, comme aime à le claironner Zemmour,
seraient en réalité à peine 620 000…
Et non, l’immigration ne ruine pas non plus la France. L’OCDE réaffirme ici
un constat déjà fait à maintes reprises : la contribution des immigrés, sous la
forme d’impôts et de cotisations, apparaît supérieure aux dépenses que les pays
consacrent à leur protection sociale, leur santé et leur éducation. En France,
cette contribution budgétaire nette serait de 1,02 % du PIB, donc excédentaire.
Et encore, seuls 56 % des immigrés sont intégrés au marché du travail. Avec un
taux d’emploi similaire au reste de la population, ils généreraient 0,2 % de
PIB supplémentaire pour les comptes publics. Vous avez dit poids de
l’immigration ?
Cette analyse de l’OCDE
ne suffira pas, seule, à anesthésier la propagande des Le Pen, Zemmour et
autres Ciotti. Ne rêvons pas. Mais elle doit aider à éclairer la manipulation
intellectuelle aujourd’hui à l’œuvre. Et rappeler à la gauche que la
rationalité peut être également une arme redoutable dans le combat politique à
mener contre l’hystérie nationaliste.
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