« Les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) sont des
personnels chargés de l’aide humaine. » C’est avec ces quelques mots que le
ministère de l’Éducation nationale définit sur son site ce que sont les AESH et
quel doit être le fondement de leur action. C’est de ce point de départ que
devrait découler la politique à mettre en œuvre sur cette question. Donc penser
l’école comme un lieu où tous les élèves, y compris ceux en situation de
handicap, peuvent trouver leur place, apprendre, acquérir de nouvelles
compétences. L’épanouissement comme un investissement pour l’avenir de la
société. C’est bien là où le bât blesse. Ce n’est pas dans ce sens que va la
politique mise en œuvre.
La start-up nation reste l’horizon indépassable de la pensée macronienne.
Le sort fait aux AESH est l’incarnation de cette vision d’une société taillée
pour les « gagnants ». Réussir à bâtir une école inclusive, qui ne soit pas
simplement un accueil des élèves handicapés, implique d’avoir suffisamment de
personnels formés affectés aux établissements. Pas uniquement pour aider les
élèves en situation de handicap, mais également pour aider les professeurs à
adapter des temps d’enseignement à ces élèves, et pour aider les autres élèves
à banaliser cette situation. Faute de quoi, il peut se créer des situations de
souffrance, d’échec, et l’inclusion devenir synonyme de maltraitance pour les
élèves et les personnels.
Plus d’AESH signifie
d’abord faire des choix de recrutement et de formation. Cela implique des
investissements matériels dans les établissements. Et, bien évidemment, de
rendre ces métiers attractifs en termes de rémunération. Aujourd’hui, la
plupart des AESH touchent autour de 800 euros net par mois pour
24 heures par semaine. Et ce ne sont pas les pôles inclusifs
d’accompagnement localisés (Pial), mis en place en cette rentrée, qui ont
changé la donne. Ils n’ont fait que renvoyer la gestion de la pénurie à un
échelon local. Au fond, la mobilisation des AESH porte une ambition pour
l’école qui devrait être celle de nos gouvernants.
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