Où sont-ils ? Où sont les zélateurs de l’ouverture à la concurrence « libre
et non faussée » ? En 2007, ils nous promettaient que la libéralisation des
marchés du gaz et de l’électricité permettrait « une sécurité
d’approvisionnement à un prix abordable à tous les consommateurs ». On
voit le résultat : une catastrophe. Sous l’effet d’une demande mondiale
pressante, le prix du gaz n’en finit plus de s’enflammer, avec une hausse
historique de 12 % prévue ce 1er octobre. Depuis 2006, la facture a
gonflé de 142 % ! Quant au tarif réglementé de l’électricité, lié à celui
du gaz, il a augmenté en dix ans de près de 60 % – soit quatre fois
plus que l’inflation – et devrait prendre 12 % de plus en janvier…
Vous avez dit « prix abordable » ?
Le sujet prêterait presque à sourire s’il n’était si grave. Car, derrière
ces chiffres, des millions de Français – et d’Européens – affrontent
la précarité énergétique, vivent le calvaire des privations, développent des
pathologies liées à l’insalubrité thermique de leur logement. Des secteurs
économiques, les plus « électro-dépendants », se voient également menacés
d’éteindre leurs machines. Chacun paye ici l’orientation ultralibérale de
l’Union européenne. Ce dogmatisme qui consiste à voir le gaz et l’électricité,
biens de première nécessité, comme de simples marchandises, prisonnières des
fluctuations du marché répercutées, in fine, sur le porte-monnaie des
consommateurs.
Des solutions de court
terme s’imposent pour stopper l’hémorragie. Invité sur TF1 jeudi soir, Jean
Castex n’a même pas fait le service minimum : un chèque énergie de
100 euros, insuffisant pour compenser les hausses, et un blocage des prix
du gaz… après la douloureuse du 1er octobre ! En revanche, rien dans
l’immédiat sur la réduction de la TVA à 5,5 %. Et encore moins sur la
maîtrise du secteur énergétique. Pourtant, nombre d’économistes le répètent :
seule une reprise en main de notre souveraineté en matière de production et de
distribution serait à même d’offrir une régulation sérieuse et des prix
garantis. L’énergie, au même titre que l’éducation ou la santé, est un secteur
trop fondamental pour être laissé aux mains des marchands du Temple.
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