Les cloches de la rentrée sonnent ce matin pour 12 millions d’élèves. Mais, pour Jean-Michel Blanquer, c’est celles du bilan qui vont tintinnabuler à ses oreilles. À huit mois de l’élection présidentielle, le ministre de l’Éducation nationale entame sa dernière année rue de Grenelle, sous ce quinquennat du moins. Il devrait battre – le 13 septembre – le record de durée à ce poste. Une longévité synonyme de bâton de maréchal pour l’ancien haut fonctionnaire sarkozyste. Mais d’interminable agonie pour les personnels et le service public de l’éducation en général.
Depuis 2017, Jean-Michel Blanquer a appliqué avec constance une méthode
simple : enchaîner les réformes libérales à un rythme effréné.
L’habile technocrate, proche du think tank de droite Institut Montaigne, a
profondément abîmé l’école. Depuis 2017, Jean-Michel Blanquer a appliqué avec
constance une méthode simple : enchaîner les réformes libérales à un rythme
effréné (bac « à la carte », Parcoursup…), tout en étouffant les contestations
par le développement d’une bureaucratie autoritaire et un profond mépris du
dialogue social. Que dire à ces syndicats qui en sont réduits à découvrir les
protocoles sanitaires dans la presse ? Il y a aussi le bilan comptable. Les
budgets successifs ont supprimé 7 490 emplois dans les collèges et lycées,
alors que les effectifs augmentaient de 63 662 élèves. La crise du
recrutement n’a pas été enrayée, faute de revalorisation salariale suffisante.
Au final, avouons que le « bon élève » d’Emmanuel Macron, comme l’appelaient
certains médias, mérite plutôt le bonnet d’âne.
Voir aussi : Éducation. Une
rentrée sous le signe de l’appréhension
Après quatre ans et demi
de ce régime-là, la défiance atteint des sommets en salle des professeurs.
Selon un récent sondage, 81 % des quelque 800 000 enseignants se
déclarent contre la politique éducative de leur propre ministre. Une colère
dans les établissements accentuée par la gestion minimale de la crise du Covid,
dont beaucoup s’inquiètent des conséquences à long terme sur le niveau des
élèves les plus en difficulté. De tout cela, Jean-Michel Blanquer n’en a cure.
Conduire un ministère contre la volonté de ceux qui y travaillent au quotidien
est devenu, depuis tout ce temps, une habitude.
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