La nature
prédatrice du système sur le travail se résume en deux chiffres : le
salaire minimum bénéficie d’une infime augmentation de 34,2€ mensuels soit 2%,
quand la rémunération moyenne des grands patrons chargés de contenir les
salaires des travailleurs progresse, sur une année, de 30% et la rémunération
moyenne des grands actionnaires, propriétaires du capital, de 40%.
Alors que l’immense majorité des
familles populaires se serre déjà la ceinture, elles subissent au fil des
semaines des hausse extravagantes des prix des produits de première
nécessité : denrées alimentaires, tarifs de l’énergie (8,7% pour le gaz au
1er septembre
ce qui porte à 44% la hausse sur cinq ans, 14% pour l’électricité sur la même
période !), envolée des coûts du carburant. Ces augmentations résultent
d’un cocktail empoisonné dans lequel se croisent perte de souveraineté
industrielle et informationnelle, réchauffement climatique et spéculation.
C’est l’acte d’accusation du système capitaliste et de sa mondialisation. Ses
contradictions deviennent si explosives qu’elles appellent à engager un
processus démocratique pour le dépasser.
L’intérêt des
familles populaires et l’intérêt général commandent de porter avec
détermination le fer sur l’enjeu de la rémunération du travail, seul créateur
de richesses, facteur de développement général par la relance de la
consommation. Plutôt que de donner le mauvais exemple en bloquant celles des
fonctionnaires, l’Etat devrait immédiatement augmenter le SMIC de 15%,
obligeant ainsi à revaloriser les bas salaires qui sont en général ceux des
travailleurs les plus essentiels à la vie commune, en limitant le recours à la
flexibilité-précarité, en lançant des négociations par branche, et en discutant
des évolutions de carrières et des formations, dont celles des jeunes, comme de
la transmission des savoirs. Dès lors serait stoppée cette austérité salariale
qui fait tant de mal.
Ajoutons que
les exigences d’une bifurcation des productions et des technologies pour
réussir la transition environnementale nécessitent une amélioration inédite des
conditions de travail. Elles permettraient tout autant de donner enfin sens et
finalités à des travaux qui en sont de plus en plus dépourvus.
Tout commande
de passer à un type de développement nouveau dans lequel la création de
richesses n’est plus détournée vers les actionnaires et pompée, sous forme de
dividendes et de prélèvements bancaires, par le secteur financier, mais sert le
développement humain par un nouveau processus vertueux pour rémunérer
travailleurs et travailleuses à hauteur de leur utilité sociale, financer
services publics et investissements utiles, notamment dans l’éducation et la
santé. Bref, l’heure est au progrès social et humain en phase avec
l’indispensable bifurcation environnementale. Les petits entrepreneurs doivent
être aidés et défendus contre la prédation exercée sur la sous-traitance et
bénéficier de réduction d’impôts sur les sociétés et de cotisations modulées en
fonction des efforts faits sur les rémunérations du travail.
Imposer le
blocage des prix, notamment ceux du carburant, ne peut qu’être une solution
temporaire. Elle doit vite laisser place à une politique durable de création de
richesses socialement et écologiquement utiles. Cela doit commencer par une
lutte sans merci contre le chômage de masse par la sécurisation des parcours
professionnels couplé à un droit inaliénable à la formation tout au long de la
vie, pour permettre aux travailleurs de s’émanciper tout en regagnant notre
souveraineté industrielle, agricole et informationnelle à haute valeur ajoutée.
Oui, l’urgence est bien d’augmenter les salaires et les retraites !
Les mouvements sociaux du 5 octobre porteront une part de ces enjeux d’intérêt
général.
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