Depuis que les talibans ont pris Kaboul et que le retrait des forces
américaines est programmé, il est de bon ton pour certains éditorialistes et
observateurs de moquer la position des anti-impérialistes. « C’est bien
la première fois que des communistes se plaignent du départ des Américains et
regrettent le retrait des méchants impérialistes », raillent des beaux
esprits… Souvent les mêmes qui expliquent qu’il est impossible, voire
dangereux, d’accueillir ces Afghanes et ces Afghans qui risquent leur peau.
Sur les vingt dernières années, les États-Unis ont lâché des centaines de
milliards de dollars pour l’Afghanistan. Cet argent n’a produit aucune
amélioration significative de la vie de la grande majorité des Afghans. Il n’a
pas été utilisé pour le développement ou la modernisation du pays. Cet argent
n’a servi qu’à financer la guerre et l’occupation. C’est bien parce que
l’intervention américaine était pensée dans une logique impérialiste que les
vingt années d’occupation n’ont pas permis de faire émerger une alternative
démocratique dans le pays et ont étouffé toute perspective progressiste qui
aurait pu gêner les plans, des différentes administrations états-uniennes. Le
moins que l’on puisse attendre d’eux aujourd’hui, c’est qu’ils assurent
l’évacuation de ceux qui leur ont rendu service mais aussi de celles et ceux
qui sont menacés du fait de leur profession ou de leur opinion. Ce que l’on
peut exiger des pays occidentaux, à commencer par les membres de l’Otan, c’est
qu’ils assument un accueil digne de toutes ces personnes contraintes à l’exil.
Ces milliards de dollars
sont, en réalité, une dette que les États-Unis ont envers le peuple afghan. Car
les Afghans ne sont pas voués à subir des régimes autoritaires, obscurantistes
et théocratiques. Des forces démocratiques et progressistes existent. L’avenir
de ce pays repose sur ces milliers de femmes et d’hommes qui depuis leur exil
ou dans leur pays vont lutter pour ouvrir d’autres voies pour l’Afghanistan. Ce
sont eux qu’il ne faut pas abandonner. Ce sont eux que nous recevrons à la Fête
de l’Humanité cette année.
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